La plus haute juridiction européenne des droits de l'homme enquête sur la France pour « torture » et « traitements inhumains et dégradants » après qu'un militant syndical français a perdu un œil lors d'une manifestation en 2016, ont déclaré ses avocats et le tribunal.
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Laurent Theron, alors âgé de 46 ans, a perdu l'usage de son œil droit après avoir été touché par une grenade à balle en caoutchouc tirée par la police lors d'une manifestation contre la réforme du travail le 15 septembre 2016.
Ses avocats ont soutenu que le policier qui avait tiré n'était à ce moment-là sous aucune menace, mais un tribunal français a acquitté le policier l'année dernière pour avoir agi en « légitime défense ».
“Après sept ans de bataille judiciaire, l'affaire Theron a pris une tournure inédite avec la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui lance une procédure judiciaire contre l'Etat français”, ont déclaré dans un communiqué ses avocats Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon. le lundi.
Des répercussions juridiques importantes
Leur requête auprès de la CEDH invoquait l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui interdit la « torture » et les « peines ou traitements inhumains ou dégradants », selon un autre communiqué du tribunal.
Les avocats de Theron ont déclaré que la procédure pourrait avoir des répercussions importantes dans d'autres cas de manifestants blessés en France, notamment lors du mouvement des « Gilets jaunes » de 2018-2019 contre la politique du président Emmanuel Macron lors de son premier mandat.
L'affaire “soulève des questions vitales sur la responsabilité de l'Etat français dans la protection des droits des manifestants, notamment en ce qui concerne l'usage excessif de la force”, ont-ils déclaré.
Les manifestations des Gilets jaunes ont fait 2 500 blessés en un an, dont 23 ont perdu un œil. Environ 1 800 policiers ont également été blessés.
(avec l'AFP)