La police française a libéré plusieurs femmes et arrêté 41 personnes lors de raids contre une secte internationale du yoga, dont son chef, Gregorian Bivolaru. Le gourou d’origine roumaine est accusé de traite des êtres humains, de viol et d’autres délits liés à l’exploitation de ses partisans.
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Quelque 175 policiers ont été déployés mardi matin pour l’opération, au cours de laquelle 26 femmes – dont plusieurs étaient détenues contre leur gré – ont été libérées, ont indiqué des sources à RFI.
Ils étaient détenus dans des conditions déplorablement exiguës et sales, a indiqué la source.
Au total, 41 membres clés de la Fédération Atman Yoga ont été arrêtés lors de perquisitions simultanées en région parisienne et dans le sud-est de la France, dont le tristement célèbre leader du groupe.
Bivolaru, 71 ans, a déjà été reconnu coupable de viol sur mineure dans sa Roumanie natale. Il est également recherché pour trafic aggravé présumé d’êtres humains en Finlande, ce qui a conduit Interpol à émettre un mandat d’arrêt international contre lui en 2017.
Les autorités françaises envisagent désormais de l’inculper pour trafic d’êtres humains, enlèvement organisé, viol et abus de faiblesse organisé par des membres d’une secte.
« Mentor spirituel »
Le réseau de Bivolaru, également connu sous le nom de Mouvement pour l’intégration spirituelle dans l’Absolu (Misa), gère des écoles de yoga et des cours de formation d’enseignants dans plusieurs pays.
Sur son site Internet, le groupe se décrit comme « la plus grande école de yoga de Roumanie et d’Europe » et Bivolaru comme son « mentor spirituel ».
Plusieurs anciens membres ont décrit des abus sexuels et des manipulations psychologiques au sein de l’organisation, qui prétendait enseigner les pratiques du yoga tantrique.
Des étudiants auraient été contraints de commettre des actes sexuels sur Bivolaru, de participer à des chats vidéo explicites contre de l’argent et d’autres activités d’exploitation.
Ces arrestations font suite à une enquête sur la secte lancée par le parquet de Paris en juillet, sur des soupçons d’enlèvement, de viol et de trafic d’êtres humains, entre autres chefs d’accusation.
L’enquête a été déclenchée par la Ligue des droits de l’homme, une ONG française de défense des droits de l’homme, qui a contacté le parquet après avoir reçu les déclarations de 12 anciens membres de Misa, a indiqué une source judiciaire.
Dossier criminel
Misa a été exclue de la Fédération internationale de yoga et de l’Alliance européenne du yoga en 2008 en raison de ses pratiques “pornographiques”, ont indiqué des sources à RFI.
Bivolaru et ses partisans affirment qu’il est victime d’un vaste complot visant à le discréditer.
Il a fondé Misa en Roumanie en 1990. Accusé plus tard d’exploitation sexuelle et d’évasion fiscale, il a fui vers la Suède et a obtenu l’asile politique en 2005, élargissant ensuite son réseau à l’international sous le nom de Fédération Atman Yoga.
Arrêté à Paris en 2016, il a été extradé vers la Roumanie et condamné à six ans de prison pour viol sur mineure.
Finalement, il n’a servi qu’un an et trois mois avant de quitter à nouveau la Roumanie et de reprendre ses activités de gourou.
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(avec fils de presse)
