La France et la Jordanie ont largué cette semaine conjointement sept tonnes d'aide aux civils et aux travailleurs humanitaires à Gaza, alors qu'Israël continue de mener des frappes aériennes contre le groupe militant Hamas dans la région. Les Nations Unies affirment que le territoire palestinien est désormais rendu « inhabitable ».
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“Dans un contexte difficile, la France et la Jordanie ont acheminé par voie aérienne une aide à la population et à ceux qui lui viennent en aide”, a déclaré vendredi le président Emmanuel Macron, sur X (ex-Twitter).
“La situation humanitaire reste critique à Gaza” après trois mois de conflit, a-t-il ajouté.
Le bureau de Macron a déclaré que “l'opération extrêmement complexe” avait eu lieu jeudi soir, affirmant qu'elle avait été rendue possible grâce aux liens étroits entre les militaires français et jordaniens.
Chaque pays a envoyé un avion de transport C-130 avec des équipages mixtes franco-jordaniens, apportant au total sept tonnes d'aide “humanitaire et sanitaire”, a indiqué la présidence.
Les fournitures larguées par la France et la Jordanie étaient équipées de systèmes permettant de les guider à distance vers un hôpital de campagne jordanien opérant sur le territoire, a indiqué la présidence française.
La situation humanitaire reste critique à Gaza. Dans un contexte difficile, la France et la Jordanie ont livré par les airs de l'aide à la population et à ceux qui lui portent secours. pic.twitter.com/jNXGiZieCh
-Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 5 janvier 2024
Réduit en décombres
Les combats, déclenchés par les attaques du 7 octobre contre le sud d'Israël par des militants du Hamas, ont fait monter les tensions dans toute la région et ne montrent aucun signe de ralentissement alors que le conflit entre dimanche dans son quatrième mois.
Les civils de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, ont subi le plus gros de la violence, une grande partie du territoire étant déjà réduite en ruines.
Le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a déclaré vendredi que “Gaza est tout simplement devenue inhabitable”.
“Ses habitants sont quotidiennement confrontés à des menaces qui pèsent sur leur existence même, sous le regard du monde entier”, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Au moins 22 600 personnes ont été tuées à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire, dirigé par le Hamas.
L’ONU estime que 1,9 million de Gazaouis – 85 pour cent de la population d’avant-guerre – ont été déplacés, des centaines de milliers d’entre eux étant menacés de famine et la plupart des hôpitaux étant hors d’usage.
Il existe de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement de l'aide humanitaire.
A Gaza, “un quart de la population est confronté à des niveaux de faim catastrophiques”, a déclaré mercredi l'économiste en chef du Programme alimentaire mondial, Arif Husain, au New Yorker.
Conflit à la frontière libanaise
Pendant ce temps, des frappes israéliennes ont frappé tôt samedi la ville de Rafah, dans le sud du pays, où des centaines de milliers de personnes ont trouvé refuge pour fuir les combats, selon des journalistes de l'agence française AFP.
A la frontière nord d'Israël, le Hezbollah libanais a annoncé avoir lancé samedi sa “première réponse” à l'assassinat du chef adjoint du Hamas à Beyrouth, qui, selon un responsable américain de la défense, a été commis par Israël.
Le groupe soutenu par l'Iran a déclaré avoir ciblé la base de contrôle aérien de Meron de l'armée israélienne avec 62 missiles, tandis que l'armée israélienne a fait état d'”environ 40 lancements depuis le Liban” samedi matin, avec des sirènes retentissantes dans la région de Galilée.
Le mouvement libanais allié au Hamas échange des tirs quasi quotidiens avec les forces israéliennes depuis début octobre et a déclaré que ce barrage était une réponse à l'assassinat mardi de Saleh al-Arouri lors d'une frappe contre un bastion du Hezbollah dans la capitale libanaise.
L'armée a indiqué avoir répondu par une frappe contre une “cellule du Hezbollah qui a participé aux lancements”.
Le porte-parole militaire Daniel Hagari a déclaré vendredi soir que les forces israéliennes maintenaient un « état de préparation très élevé » le long de la frontière avec le Liban après l'assassinat d'Aruri, qu'Israël n'a pas revendiqué.
(avec AFP)
