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La France va révoquer la citoyenneté du droit d'aînesse à Mayotte pour endiguer l'immigration

by News Team
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Les enfants nés à Mayotte, territoire français de l'océan Indien, ne bénéficieront plus automatiquement de la citoyenneté française, a annoncé dimanche le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une visite dans le département d'outre-mer. Ce changement fait partie des efforts visant à endiguer la migration vers Mayotte en provenance des îles voisines, dans un contexte de tensions croissantes entre les habitants et les immigrés.

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Une fois la réforme entrée en vigueur, seuls les enfants nés de parents français à Mayotte auront droit à la nationalité française.

Actuellement, les enfants nés n’importe où en France de deux parents étrangers peuvent devenir citoyens français à l’adolescence.

Darmanin a qualifié cette décision de “décision radicale” qui rendrait Mayotte nettement moins attractive pour les candidats à l'immigration.

Le changement impliquera de réviser la constitution française pour restreindre le principe du « droit du sol » – le droit à la citoyenneté d'un pays du fait d'y être né – sur le territoire insulaire.

Aucune autre région de France n’adoptera la nouvelle règle, a déclaré Darmanin.

Des tensions croissantes

Selon l'Insee, sur 10 600 enfants nés à Mayotte en 2021, près de la moitié – 46,5 % – avaient deux parents non français.

Le département a vu sa population quadrupler entre 1985 et 2017, selon l'Insee, conjuguant une forte natalité et des vagues d'immigration.

Archipel de quelque 310 000 habitants, Mayotte est la région la plus pauvre de France – mais les revenus restent plus élevés que dans les Comores voisines, un pays insulaire indépendant de la France depuis une cinquantaine d’années.

Des milliers de Comoriens fuyant la pauvreté de leur pays d'origine se rendent chaque année à Mayotte à la recherche d'un niveau de vie plus élevé.

Cet afflux a provoqué des tensions majeures, de nombreux habitants de Mayotte se plaignant de la criminalité, de la pauvreté et de la pression sur les ressources alors que les îles sont aux prises avec une grave sécheresse.

Depuis trois semaines, les militants organisent des grèves et érigent des barrages routiers pour protester. Parmi leurs revendications figurent le démantèlement d'un camp de réfugiés ainsi que la fin des titres de séjour qui empêchent leurs titulaires de quitter le territoire.

Réforme de l'immigration

Ces titres, qui permettaient à leurs titulaires de séjourner à Mayotte mais ne leur donnaient pas le droit de résider en France métropolitaine, seront supprimés, a annoncé dimanche Darmanin.

Un ensemble de projets de loi visant à faire face aux troubles à Mayotte sera soumis au Parlement dans les prochaines semaines, a promis le ministre de l'Intérieur.

Les politiciens de gauche et du centre ont exprimé leur inquiétude face aux changements apportés aux règles de citoyenneté, affirmant que cela créait un dangereux précédent.

Le gouvernement a déjà soumis Mayotte à des lois sur la citoyenneté plus strictes que le reste de la France, introduisant en 2018 une règle selon laquelle au moins un parent doit y résider légalement pendant plus de trois mois avant la naissance de son enfant pour que celui-ci puisse prétendre à la nationalité française.

Aucune condition de ce type ne s’applique ailleurs en France.

Cependant, le gouvernement a récemment renforcé ses règles nationales sur la manière dont les enfants de parents étrangers acquièrent la nationalité française dans le cadre d’une réforme plus large de la loi sur l’immigration – mettant fin au processus d’octroi automatique de la citoyenneté à 18 ans et exigeant à la place que les enfants en fassent la demande formelle.

Augmentation de la sécurité

En avril 2023, le gouvernement a lancé « l'opération Wuambushu » – une opération policière d'une durée d'un mois ciblant les bidonvilles, les gangs criminels et les immigrés sans papiers à Mayotte, dont beaucoup ont été expulsés vers les Comores.

Le gouvernement comorien a cependant refusé de les accueillir, attisant ainsi les tensions entre le pays et la France.

La dernière visite du ministre de l'Intérieur s'inscrit dans le cadre des préparatifs du “Wuambushu Two”, a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux ce week-end.

Darmanin était accompagné de la nouvelle ministre française des territoires d'outre-mer, Marie Guévenoux, ainsi que d'une quinzaine d'officiers d'une unité tactique d'élite de la police envoyée en soutien aux forces de Mayotte.

A Mamoudzou, la capitale de Mayotte, plusieurs centaines de manifestants ont accueilli Darmanin et son entourage avec des huées et des cris de “Mayotte est en colère”.

(avec AFP)

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