Les enseignants d'un collège d'Issou, à l'ouest de Paris, ont refusé de travailler lundi alors que l'établissement était aux prises avec une crise déclenchée par l'exposition en classe d'un tableau d'un maître de la Renaissance représentant plusieurs femmes nues.
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Jeudi, “lors d'un cours de français, un collègue a montré un tableau du XVIIe siècle représentant des femmes nues”, a indiqué Sophie Venetitay, secrétaire générale du syndicat des enseignants du secondaire Snes-FSU.
Le tableau “Diane et Actéon” du peintre italien Giuseppe Cesari représente une histoire de la mythologie grecque dans laquelle le chasseur Actéon fait irruption sur un site où se baignent la déesse Diane et ses nymphes.
L'œuvre, qui montre une Diane nue et quatre compagnes, est exposée au musée du Louvre à Paris.
“Certains élèves ont détourné le regard, se sont sentis offensés, ont dit qu'ils étaient choqués”, a déclaré Venetitay, ajoutant que “certains ont également affirmé que l'enseignant avait fait des commentaires racistes” lors d'une discussion en classe.
Un parent d'élève a envoyé un email au directeur de l'école pour lui dire que son fils n'avait pas le droit de parler lors de cette discussion et qu'il allait porter plainte, a-t-elle précisé.
C'est, selon elle, la “goutte d'eau qui fait déborder le vase” pour les enseignants de l'école, qui se plaignaient d'un “climat très dégradé” ainsi que d'un “manque de soutien” de la direction malgré “plusieurs alertes”.
Dans un courriel envoyé vendredi aux parents, les enseignants ont déclaré qu'ils exerçaient leur droit de rester à l'écart des salles de classe en raison de la « situation particulièrement difficile » au lycée.
Ils ont décrit comme leur réalité quotidienne un « mal-être palpable » et « une augmentation des cas de violences ».
Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, s'est rendu lundi au collège Jacques-Cartier d'Issou, à l'ouest de Paris, et a annoncé “des procédures disciplinaires à l'encontre des élèves responsables de cette situation et qui ont reconnu les faits”.
Ces tensions surviennent après une série d'attaques contre des enseignants ces dernières années.
Un tribunal français a condamné vendredi six adolescents pour leur rôle dans la décapitation en 2020 de l'enseignant Samuel Paty près de son lycée près de Paris.
Le meurtre d'un autre enseignant, Dominique Bernard, en octobre de cette année, a ravivé les craintes que la tension entre la laïcité française et la résurgence de l'extrémisme religieux ne se manifeste violemment dans les écoles.
Comme Paty, Bernard a été poignardé à mort par un jeune Tchétchène exposé à l’islam radical.
(avec l'AFP)
