Les actes antisémites en France ont presque quadruplé en 2023 par rapport à l'année précédente, a averti jeudi le principal groupe d'intérêt juif du pays. Le Crif a souligné une recrudescence des incidents depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
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Le Conseil des institutions juives de France (Crif) a recensé 1 676 actes antisémites en 2023, contre 436 l’année précédente.
Il citait des chiffres du ministère français de l’Intérieur ainsi que du Service de protection de la communauté juive.
Près de 60 pour cent de ces incidents étaient des agressions impliquant des violences physiques, des propos ou des gestes menaçants, indique le Crif dans son rapport.
D'autres concernaient des biens, tandis que 7,5 pour cent des incidents étaient en ligne.
Le nombre d'incidents antisémites a explosé au cours des trois mois qui ont suivi l'attaque du Hamas contre Israël et la campagne de bombardements de représailles d'Israël sur Gaza.
Ce nombre “égale celui des trois années précédentes combinées”, indique le rapport.
Les auteurs dans les écoles
Près de 13 pour cent des actes antisémites ont eu lieu dans des écoles, la plupart dans des collèges.
“Nous constatons un rajeunissement des auteurs d'actes antisémites. L'école n'est plus un sanctuaire de la république”, indique le rapport.
“Pour la première fois depuis longtemps, les nouvelles générations sont plus ouvertes aux préjugés antisémites que les générations précédentes”, a déclaré le président du groupe, Yonathan Arfi, à l'agence de presse AFP.
Il a pointé du doigt trois soi-disant « carburants » pour ce phénomène : la haine d’Israël, l’islamisme et la croyance dans les théories du complot.
Hausse la plus forte
La hausse de l’antisémitisme est la pire depuis que le Crif a commencé à tenir de telles statistiques en 2012.
Les pics précédents sont survenus après que Mohammed Merah a tué trois enfants et un enseignant dans une école juive de Toulouse en 2012, et après l'attaque en 2015 contre un marché casher de Paris qui a fait quatre morts.
Le Crif prévient que son décompte ne reflète que les incidents officiellement signalés à la police et que le nombre réel pourrait être bien plus élevé.
En pointant du doigt les Juifs qui ont commencé à cacher leur identité – en supprimant les ornements des portes des mezouzah ou en changeant les noms sur les boîtes aux lettres – Arfi s'inquiète du fait que « le risque, en fin de compte, est celui de l'invisibilisation des Juifs dans l'espace public ».
L’antisémitisme, a-t-il déclaré, est une question qui « va au-delà des Juifs » et dit quelque chose sur les « sociétés dans lesquelles il se développe ».
(avec AFP)
