Un homme soupçonné d'avoir poignardé à mort un touriste allemand près de la Tour Eiffel a été inculpé mercredi soir d'attentat terroriste et placé à l'isolement, a indiqué son avocat.
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L'attaque meurtrière de samedi soir s'est produite alors que la France était à son niveau d'alerte le plus élevé, dans le contexte de la guerre entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas.
Cela faisait suite à une série d’attaques isolées récentes dans le pays.
L'incident a accru les préoccupations en matière de sécurité à l'approche des Jeux Olympiques de Paris qui débuteront en juillet.
L'affaire est traitée par le parquet antiterroriste français qui a ouvert une enquête pour complot “terroriste”.
Armand Rajabpour-Miyandoab, ressortissant français né en 1997 de parents iraniens, est un islamiste radical connu qui a prêté allégeance au groupe État islamique et était sous surveillance psychologique pour des problèmes de santé mentale.
Il a été arrêté pour le meurtre d'un homme de 23 ans, identifié comme un citoyen germano-philippin, à coups de deux coups de marteau et quatre de couteau, et pour avoir blessé deux autres personnes.
Isolement
Rajabpour-Miyandoab a comparu en fin d'après-midi devant le juge d'instruction, qui l'a formellement inculpé.
Son avocate Clémentine Perros a déclaré plus tard aux journalistes qu'un juge l'avait placé à l'isolement dans le cadre de sa détention provisoire.
Il a déclaré aux enquêteurs avoir agi “en réaction aux persécutions des musulmans dans le monde”, a indiqué une source proche de l'enquête, le qualifiant de “très froid” lors de son interrogatoire.
Il a déclaré avoir choisi la Tour Eiffel car “il ne supportait pas qu'elle soit illuminée aux couleurs du drapeau israélien”, a indiqué la source.
Les autorités françaises ont fait preuve de solidarité avec Israël après les attaques sans précédent du Hamas du 7 octobre qui ont tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et vu quelque 240 otages pris, selon les autorités israéliennes.
Depuis, une campagne militaire israélienne visant à détruire le groupe militant palestinien a tué plus de 16 000 personnes à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le gouvernement dirigé par le Hamas.
Conversion à l'Islam
Rajabpour-Miyandoab, dont la famille n'est pas religieuse, s'est converti à l'islam à 18 ans et a commencé à consommer d'énormes quantités de propagande de l'EI, selon les procureurs.
Une femme connue des autorités et que Rajabpour-Miyandoab aurait rencontrée la nuit précédant l'attaque a également été arrêtée pour être interrogée mais relâchée sans inculpation à ce stade, a indiqué la source proche de l'enquête.
Une source proche du dossier a précisé que la femme de 27 ans appartenait à la « sphère jihadiste » et avait récemment reçu une demande en mariage de la part du suspect.
Il avait déjà été condamné à cinq ans de prison en 2016 pour avoir planifié un attentat, avant d'être libéré en 2020.
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré lundi qu'il y avait eu un “échec psychiatrique” dans son cas, les “médecins ayant déclaré à plusieurs reprises qu'il allait mieux”.
Il a déclaré que les autorités régionales n'avaient pas le pouvoir d'émettre une ordonnance administrative pour qu'une telle personne suive un traitement psychiatrique et que « cela doit changer ».
La mère de Rajabpour-Miyandoab avait fait part de ses inquiétudes à son sujet pas plus tard qu'en octobre, mais il n'y avait pas suffisamment de preuves à l'époque pour engager une action en justice.
Radicalisé grâce à Internet
Un compte Rajabpour-Miyandoab ouvert sur X, anciennement Twitter, en octobre montrait “de nombreux messages sur le Hamas, Gaza ou la Palestine en général”, selon le procureur antiterroriste français Jean-François Ricard.
Il y a posté une vidéo en arabe, se présentant comme un combattant de l'EI basé en Afghanistan.
Rajabpour-Miyandoab s'était radicalisé grâce à des contacts sur Internet et avait été en contact avec des auteurs d'attaques similaires passées, a déclaré Darmanin.
Ces contacts comprenaient un islamiste radicalisé de la région russe du Caucase qui tuera plus tard l'enseignant Samuel Paty, décapité devant son école près de Paris en 2020.
(avec l'AFP)
