Le Premier ministre français Gabriel Attal a déclaré que le gouvernement « mettrait fin » à la hausse du prix du carburant diesel utilisé pour les machines agricoles, conséquence de l'élimination progressive des allégements fiscaux sur ce carburant.
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Le gouvernement créera également un fonds d'urgence pour aider les éleveurs à lutter contre les maladies de leur bétail.
Les concessions d'Attal
Lors d'une visite en Haute-Garonne, dans le sud-ouest de la France, Attal a promis que son gouvernement donnerait la priorité à ce secteur et abandonnerait les projets visant à réduire un allégement fiscal clé dans le secteur agricole.
En visitant une ferme d'élevage de la région, il a déclaré : “Vous vouliez envoyer un message, et je l'ai reçu haut et fort… J'ai écouté.”
La France restera également opposée à la signature de l’accord de libre-échange du Mercosur, qui, selon les agriculteurs, inonderait le pays de viande et de produits latino-américains moins chers, a-t-il déclaré.
Enfin, il a promis que le président français Emmanuel Macron ferait pression pour exempter les agriculteurs français des règles les obligeant à mettre de côté une partie de leurs terres arables pour favoriser la biodiversité.
La France mettra le sujet à l'ordre du jour d'une réunion des dirigeants de l'UE prévue la semaine prochaine à Bruxelles, selon Attal.
Plus tôt vendredi, les ministres des Finances et de l'Agriculture ont tenu des discussions d'urgence avec des responsables de l'industrie alimentaire sur des prix équitables pour les produits – une “priorité numéro un” pour les agriculteurs qui se disent en première ligne dans la campagne du gouvernement visant à baisser les prix à la consommation.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que le gouvernement « redoublerait d'efforts » pour faire appliquer une loi visant à garantir des prix justes à la production et s'est engagé à être « impitoyable » envers les supermarchés.
De nouvelles manifestations ?
Cependant, le président du plus grand syndicat agricole, Arnaud Rousseau, de la FNSEA, a déclaré qu'il appelait à la poursuite des manifestations. “Nous avons décidé de poursuivre notre mouvement.
“Le Premier ministre n'a pas répondu à toutes nos questions”, a-t-il déclaré à TF1.
Des manifestants sur l'autoroute A10 à l'ouest de Paris ont accroché à une fausse potence l'effigie d'un agriculteur en salopette.
L'autoroute A1 en direction du nord en provenance de Paris a également été bloquée dès vendredi matin par des tracteurs et des bottes de foin, provoquant de gros embouteillages.
Au sud, environ quatre cents kilomètres d'autoroute ont été fermés entre la région lyonnaise et la frontière espagnole.
Les autorités se sont abstenues d'intervenir par la force contre les barrages routiers et autres formes de protestation, notamment les dégradations ou les effractions dans les bâtiments gouvernementaux et les sites de l'industrie alimentaire tels que les supermarchés et les entrepôts.
Vendredi, un bâtiment vide d'assurance sociale rurale a été incendié à Narbonne, dans le sud du pays, alors que des agriculteurs manifestaient à proximité.
Défi politique
Les manifestations constituent le premier défi politique majeur pour Attal, ayant commencé presque immédiatement après sa nomination.
Macron et son gouvernement ont tenté de se présenter comme sympathisants envers les agriculteurs tandis que le Rassemblement national d'extrême droite de Marine Le Pen tente de capitaliser sur le mécontentement à l'approche des élections européennes de juin.
