Les nageurs chinois qui participeront aux Jeux olympiques de Paris seront soumis à des tests de dépistage de drogue renforcés, au moins huit fois cette année avant les Jeux, a déclaré lundi World Aquatics.
L’équipe chinoise de natation de Paris devrait compter 11 athlètes testés positifs à un médicament interdit pour le cœur en 2021, six mois avant les Jeux olympiques de Tokyo. Ils ont ainsi évité la suspension. À Tokyo, les nageurs ont remporté trois médailles d’or.
En juin 2021, une enquête menée par l’État chinois a mis en cause une contamination massive par des aliments dans la cuisine d’un hôtel, sans toutefois apporter de preuves à l’appui. L’affaire n’a été révélée publiquement qu’il y a trois mois par le New York Times et la chaîne de télévision allemande ARD.
L’Agence mondiale antidopage (AMA) a été vivement critiquée et visée par une enquête fédérale américaine pour avoir accepté cette explication en 2021, alors qu’il était impossible de se rendre en Chine en raison de la pandémie de COVID-19. La semaine dernière, un procureur nommé par l’AMA en Suisse a blanchi l’agence basée à Montréal de toute partialité envers la Chine dans un rapport dont la portée était limitée.
L’instance dirigeante de la natation a également nommé un panel pour étudier la manière dont elle avait traité l’affaire il y a trois ans, notamment en suivant l’AMA à l’époque en ne contestant pas la plainte chinoise devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Le rapport de 11 pages du comité, qui contient des recommandations, a été publié lundi, 12 jours avant le début des épreuves de natation à Paris, à La Défense Arena. Il détaille la promesse de tests antidopage supplémentaires pour certains pays avant les Jeux olympiques, et notamment pour la Chine.
World Aquatics a déclaré qu'”un certain nombre d’athlètes de nations spécifiques seront testés quatre fois” depuis le début de l’année par l’Agence de contrôle internationale basée à Lausanne, qui gère les programmes antidopage pour de nombreux sports olympiques.
World Aquatics va publier les résultats des tests
Les athlètes chinois en compétition à Paris “seront contrôlés par l’ITA au moins huit fois au cours de cette même période”, a précisé l’instance mondiale de la natation. Ces échantillons ne devraient idéalement pas être prélevés par l’agence antidopage chinoise et ne devraient pas être testés par des laboratoires en Chine.
World Aquatics devrait publier les résultats de ces tests avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, vendredi prochain.
« Ce qui est extrêmement clair, et ce qui ne peut être tenu pour acquis, c’est que la confiance de la communauté aquatique est essentielle au succès continu de World Aquatics en tant que fédération internationale », a déclaré l’organisme directeur.
L’équipe de cinq membres nommée par World Aquatics était présidée par l’ancien ministre espagnol des Sports, Miguel Cardenal, qui était auparavant membre du conseil d’administration du TAS.
“Le comité n’a identifié aucune irrégularité, mauvaise gestion ou dissimulation” de la part de World Aquatics, a déclaré le panel Cardenal, qui comprenait le nageur médaillé d’or olympique Florent Manaudou de France.
Pour rétablir la confiance des athlètes et des entraîneurs, le comité a recommandé à World Aquatics de publier régulièrement les détails des personnes suspendues provisoirement pour violation potentielle des règles antidopage. Il souhaite également que des détails soient publiés sur la fréquence à laquelle les athlètes ont été contrôlés, et par qui, dans les six mois précédant des événements tels que des Jeux olympiques ou des championnats du monde.
« La Fédération mondiale de natation doit accepter ce défi et intensifier sa communication avec les athlètes », a déclaré le panel.
