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L’Unicef ​​tire la sonnette d’alarme face à la pauvreté des enfants dans les départements français d’outre-mer

by News Team
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Les enfants des territoires français d’outre-mer n’ont pas accès aux soins de santé, au logement et à l’éducation sur lesquels peuvent compter les enfants de France métropolitaine, souligne un nouveau rapport de l’Unicef. L’agence des Nations Unies pour l’enfance appelle le gouvernement français à s’attaquer à ce qu’elle appelle des « inégalités alarmantes » et à protéger les droits fondamentaux dans tout le pays.

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Dans son rapport “Grandir dans les territoires d’outre-mer”, l’Unicef ​​souligne de fortes disparités entre les enfants de France métropolitaine et ceux des départements des Caraïbes, de l’océan Indien et d’Amérique du Sud.

Ces territoires sont parmi les plus jeunes de France, avec une forte proportion de leur population de moins de 18 ans, et parmi les plus pauvres.

Dans le département de Mayotte, dans l’océan Indien, huit enfants sur dix vivent dans la pauvreté, selon l’Unicef. En Guyane française, sur la côte sud-américaine, c’est six sur dix.

En France métropolitaine, la pauvreté touche quant à elle deux enfants sur dix.

Mortalité infantile plus élevée

Publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, le rapport de l’Unicef ​​souligne également l’impact de la pauvreté sur la capacité des enfants à accéder aux droits fondamentaux, tels que l’éducation et les soins de santé.

“L’accès aux soins de base dans les territoires d’outre-mer n’est pas forcément garanti”, a expliqué à RFI Mathilde Detrez, chargée de plaidoyer à l’Unicef ​​et co-autrice du rapport.

“En effet, le taux de mortalité infantile est nettement plus élevé dans ces territoires qu’en France métropolitaine. À Mayotte par exemple, il est de 8,9 pour mille enfants, alors qu’en métropole, il est d’environ 3,7 pour mille. L’écart est donc considérable.”

Detrez dit que la disparité peut s’expliquer en partie par le fait de grandir dans la pauvreté, ce qui est connu pour affecter négativement la santé mentale et physique jusqu’à l’âge adulte.

Mais elle pointe aussi du doigt les lacunes du système de santé : “C’est lié à la précarité dans laquelle vit une grande partie de la population, mais aussi au manque de services et au manque de personnel médical”.

Enfants non scolarisés

La pauvreté est également l’un des nombreux facteurs qui empêchent les enfants des départements d’outre-mer d’être scolarisés.

En Guyane française, on estime qu’entre 5 900 et 10 000 enfants ne sont pas scolarisés, tandis qu’à Mayotte, ce chiffre se situerait entre 5 400 et 9 600.

“Le droit à l’éducation est fortement impacté, d’autant plus que dans certains territoires la distance aggrave la situation, comme en Guyane française, où les enfants sont physiquement très éloignés des écoles”, a déclaré à l’AFP Adeline Hazan, présidente de l’Unicef ​​France.

Pendant ce temps, à Mayotte, la sécheresse persistante et les pénuries d’eau ont contribué à la fermeture d’urgence des écoles.

Les écoles publiques peinent également à recruter et à retenir des enseignants, notamment capables d’enseigner à la fois le français et les langues locales parlées par de nombreux enfants dans les territoires d’outre-mer, souligne l’Unicef.

Il en résulte des résultats scolaires nettement moins bons : en 2022, environ 30 pour cent des enfants du département caribéen de la Guadeloupe avaient des difficultés en lecture, ce chiffre atteignant près de 52 pour cent en Guyane française et 56 pour cent à Mayotte.

Cela se compare à 12 pour cent des garçons en France métropolitaine et à 9 pour cent des filles.

Une classe dans une école primaire de la ville de Sada, dans l’archipel de Mayotte, dans l’océan Indien français, le 26 mars 2013. © AFP / RICHARD BOUHET

Détention de mineurs

L’Unicef ​​souligne que la situation est encore plus précaire pour les enfants issus de l’immigration.

À Mayotte, qui a vu de nombreuses personnes arriver clandestinement en provenance des îles voisines des Comores ces dernières années, les familles sans papiers ni adresse officielle peuvent voir leurs enfants coupés de l’école ou d’autres services publics.

Des milliers de mineurs sont même détenus après être entrés sans autorisation sur le territoire français, une pratique condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme.

Sur 3 211 enfants détenus par la France en 2011, 3 135 d’entre eux l’étaient à Mayotte.

Detrez, de l’Unicef, affirme que cette politique contrevient à la Convention internationale des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.

“Nous réclamons tout simplement la fin de la détention des enfants, qui est traumatisante et contraire au principe de dignité protégé par la Convention”, a-t-elle déclaré à RFI.

Plus largement, l’Unicef ​​souhaite voir les décideurs politiques des territoires d’outre-mer et de Paris travailler ensemble plus efficacement pour donner la priorité au bien-être des enfants.

“Ces inégalités en France sont alarmantes”, a déclaré Hazan. “Les responsables doivent garantir que tous les enfants du pays puissent accéder à leurs droits.”

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