Le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ne pas laisser Israël isolé dans sa lutte contre les militants islamistes, mais a mis en garde contre les risques d’un conflit régional lors de son arrivée en Israël pour des négociations ce mardi.
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MISE À JOUR 11h50 TU :
Le président français Emmanuel Macron a appelé à ce que la coalition internationale combattant le groupe armé État islamique soit élargie pour combattre également le Hamas après les attaques du 7 octobre contre Israël.
Macron, s’exprimant à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, a déclaré que les pays combattant l’EI “devraient également lutter contre le Hamas”.
Le dirigeant français a également souligné qu’il fallait une “relance décisive” du processus de paix palestinien après la crise déclenchée par les attaques meurtrières du Hamas et la réponse israélienne.
S’exprimant aux côtés de Macron, le Premier ministre Netanyahu a déclaré qu’après le conflit, personne ne vivrait « sous la tyrannie du Hamas », mais a averti que la guerre prendrait du temps.
Alors qu’Israël combat le Hamas, dirigeant islamiste de Gaza, à la suite de la pire attaque de ses 75 ans d’histoire, la visite de Macron vise à exprimer sa solidarité avec Israël, mais aussi à souligner la nécessité de protéger la population civile de Gaza pendant la campagne de bombardements incessante sur l’enclave palestinienne.
Macron, le dernier d’une série de dirigeants occidentaux à rendre visite au Premier ministre Benjamin Netanyahu, sera le premier à rendre visite au président palestinien Mahmud Abbas en Cisjordanie occupée.
Après avoir rencontré le président israélien Isaac Herzog à l’aéroport de Tel Aviv ce lundi matin, Macron a déclaré : « Le premier objectif que nous devrions avoir aujourd’hui est la libération de tous les otages, sans aucune distinction, car c’est un crime horrible de jouer avec la vie des enfants. adultes, personnes âgées, civils et militaires.
“Je veux que vous soyez sûr que vous n’êtes pas laissé seul dans cette guerre contre le terrorisme”, a déclaré Macron à Herzog.
Faire pression pour la paix
Le président français a également souligné que la campagne doit être menée sans « élargir ce conflit », car l’inquiétude grandit quant à l’entrée en guerre d’un plus grand nombre d’ennemis d’Israël au Moyen-Orient.
Macron proposera également lors de sa visite de relancer un “véritable processus de paix”, dans le but de créer un Etat palestinien viable en échange de garanties des puissances régionales envers “la sécurité d’Israël”, selon l’Elysée.
Au-delà de sa solidarité avec Israël, Macron souhaite faire “des propositions les plus opérationnelles possibles” pour éviter une escalade, libérer les otages, garantir la sécurité d’Israël et œuvrer à une solution à deux États, ont indiqué des conseillers présidentiels.
Il fera également pression pour une trêve humanitaire.
Macron devait également rencontrer les dirigeants de l’opposition centriste israélienne Benny Gantz et Yair Lapid, avant de rencontrer le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu tient actuellement une réunion privée avec le président français Emmanuel Macron au bureau du Premier ministre à Jérusalem.
Les dirigeants tiendront également une réunion élargie avec les délégations des deux côtés. pic.twitter.com/X9hs27ouf3
– Premier ministre d’Israël (@IsraeliPM) 24 octobre 2023
L’influence française “limitée”
Cependant, la capacité de Macron à influencer les événements dans la région semble limitée par ce que certains analystes considèrent comme une évolution vers une ligne anglo-américaine plus pro-israélienne, en contraste avec l’approche gaulliste française traditionnellement distinctive et plus pro-arabe.
Karim Emile Bitar, expert en politique étrangère du groupe de réflexion français IRIS basé à Beyrouth, estime que « le soft power de la France au sud de la Méditerranée s’est considérablement estompé.
“Nous avons l’impression que rien ne distingue désormais la France des autres pays occidentaux”, a-t-il ajouté.
La décision du gouvernement français d’adopter une interdiction générale des manifestations pro-palestiniennes, avant qu’elle ne soit invalidée par les tribunaux, est l’une des raisons pour lesquelles Macron a perdu du crédit dans le monde arabe.
Cependant, les responsables français contestent l’idée selon laquelle la politique de Macron serait biaisée.
Ils affirment que le chef de l’Etat français a constamment réaffirmé les droits des Palestiniens et la position d’une solution à deux États, affirmant que “c’est un objectif dont la France ne s’est jamais éloignée”.
La France “n’abandonnera pas” les otages
Trente Français ont été tués le 7 octobre et neuf sont toujours portés disparus. L’un d’eux est apparu dans une vidéo diffusée par le Hamas, mais le sort des autres reste inconnu.
Macron a promis que la France “n’abandonnerait aucun de ses enfants” à Gaza et a exprimé l’espoir que la médiation du Qatar puisse aider à libérer les otages.
La visite de Macron aura également une résonance particulière dans le pays, où d’importantes communautés musulmanes et juives de France sont en haleine suite au meurtre d’un enseignant par un militant islamiste que les autorités françaises ont lié aux événements de Gaza.
Le dirigeant français devra tracer une ligne fine lors de sa tournée dans la région, le conflit israélo-palestinien ayant souvent attisé les tensions dans son pays et l’opposition française fractionnée étant prête à se jeter sur n’importe quel faux pas.
Pendant ce temps, du jour au lendemain, les frappes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué au moins 140 autres personnes, selon le Hamas.
Cela survient alors que le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk, a appelé lundi à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » pour Gaza, où environ la moitié des 2,4 millions d’habitants ont été chassés de leurs foyers.
(avec les fils de presse)