Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé avoir choisi son nouveau gouvernement pour diriger la France, après des jours de négociations avec différents partis politiques.
Il annoncera les membres de son nouveau cabinet avant dimanche, après que le président français Emmanuel Macron a apparemment approuvé les choix de M. Barnier lors d’une réunion hier soir (19 septembre).
Il y aura 38 postes ministériels au total, dont 16 postes « à part entière » correspondant aux portefeuilles traditionnels les plus importants tels que la santé, les finances, l’intérieur, etc., ont affirmé des sources.
Parmi ces 16 ministres majeurs, sept seront issus du parti centriste de Macron (Renaissance), trois de l’aile droite Les Républicainsainsi que deux du MoDem et un d’Horizons (les partis centristes de l’alliance du président à l’Assemblée nationale).
Il y aura également un poste ministériel pour chacun des groupes de députés non affiliés de droite, de centre-droit et de gauche à la Chambre.
Aucun poste ministériel n’a été attribué à un député de gauche Nouveau Front Populaire (NFP) affirment des sources de l’alliance, malgré les espoirs de voir certains députés du Parti socialiste ou des Verts changer de parti pour rejoindre un gouvernement de type « unité nationale ».
Aucun poste n’a été attribué à l’extrême droite Rassemblement national soit, avec laquelle toutes les parties ont refusé de travailler.
Le nouveau gouvernement devra toutefois compter sur Marine Le Pen et ses alliés pour ne pas voter en faveur d’une motion de censure contre le gouvernement.
Lire aussi : Pourquoi le soutien à l’extrême droite est essentiel pour que Michel Barnier reste Premier ministre français
Quelle est la réaction politique à la nouvelle ?
L’annonce intervient après plusieurs jours de négociations tendues entre les différentes parties.
Les députés de droite, y compris ceux du même parti Les Républicains Les dirigeants du parti comme M. Barnier se montrent sceptiques quant à ses projets d’augmentation des impôts, y compris le retour potentiel d’un impôt sur la fortune.
Lire aussi : Le nouveau Premier ministre français Michel Barnier « n’exclut pas une hausse des impôts »
Cependant, Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement sortant de Gabriel Attal, a déclaré que les impôts pour la classe moyenne et «les gens qui travaillent» n’augmenteraient pas sous M. Barnier.
🗣️ “Il n’y aurait pas de hausse d’impôts sur les classes moyennes et les Français qui travaillent” : @priscathevenot pic.twitter.com/1cvS93Z6O4
— LCI (@LCI) 20 septembre 2024
Le président Macron et certains de ses alliés politiques s’inquiètent de l’approche adoptée par le nouveau Premier ministre.
Ils auraient estimé que M. Barnier était trop concentré sur l’arrivée de politiciens de droite, au lieu de ceux du centre et de la gauche, entravant les chances de créer un gouvernement d’« unité nationale » couvrant l’ensemble du spectre politique.
Le président semble depuis lors approuver le nouveau gouvernement, même s’il ne compterait qu’un seul ministre de gauche.
Les partis de gauche ont réagi avec indignation à la composition annoncée du nouveau cabinet.
Coordonnateur national de l’extrême gauche La France insoumise Le groupe socialiste Manuel Bompard l’a qualifié de « gouvernement de perdants ».
Il s’est demandé comment le gouvernement pouvait contenir trois Les Républicains ministres, bien qu’ils n’aient recueilli que 6% des voix lors des élections législatives de cette année, lors d’une interview avec France Bleu.
La députée Sandrine Rousseau, du Parti vert, a également critiqué le nouveau gouvernement sur X (anciennement Twitter).
« Le gouvernement va réunir tous les perdants des dernières élections et avoir le soutien, sans participation, de ceux contre qui nous avons fait la (Front Républicain) », a-t-elle posté.
Elle fait référence à l’alliance informelle entre le NFP et les candidats macronistes pour empêcher les députés d’extrême droite de remporter des sièges aux élections législatives de juillet prochain, et à la confiance dans le fait que le nouveau gouvernement ne sera pas renversé par l’extrême droite.
Le gouvernement va donc rassembler l’ensemble des perdants des dernières élections et avoir le soutien sans participation de ceux contre qui nous avons fait le barrage républicain.
Concept intéressant.
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) 20 septembre 2024
« Nous étions censés avoir un changement, mais ce que nous avons eu, c’est une Restauration », a déclaré l’ancien président et député du Parti socialiste François Hollande, à la chaîne de télévision française France Bleu.
« Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c’était seulement pour obtenir plus de la même chose, encore plus à droite ? », a-t-il ajouté.
« Nous allons passer d’un gouvernement de centre-droit et de droite à un gouvernement de droite et de centre-droit », a déclaré le sénateur du Parti socialiste Patrick Kanner.
Qui sera au gouvernement ?
Actuellement, il n’y a aucune confirmation officielle de la personne qui occupera ce poste, mais certains hommes politiques ont confirmé qu’ils ne feraient pas partie du nouveau cabinet.
Parmi eux, le chef du parti de droite Les Républicains à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez.
Selon certaines sources, Bruno Retailleau, un député de droite, sera le nouveau ministre de l’Intérieur, donnant ainsi aux Républicains le contrôle d’au moins un des principaux postes du cabinet.
Des responsables politiques, dont Edouard Philippe, ancien Premier ministre sous le président Macron, ont déclaré que M. Barnier ne devrait pas exclure de ramener certains des ministres qui ont travaillé sous le Premier ministre sortant Gabriel Attal.
Cependant, le ministre de l’Intérieur par intérim Gérald Darmanin, qui a publiquement critiqué M. Barnier pour son manque de transparence sur d’éventuelles hausses d’impôts, a confirmé qu’il ne rejoindrait pas le nouveau gouvernement.