Le Premier ministre de droite Michel Barnier, nommé la semaine dernière, a déclaré qu’il y aurait de nouvelles personnes comme ministres et pas seulement un remaniement
Le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, a annoncé son intention de former un nouveau gouvernement la semaine prochaine.
M. Barnier, nommé Premier ministre le 5 septembre, a déclaré qu’il “faisait les choses avec méthode et sérieux”, raison pour laquelle aucun ministre n’a encore été officiellement nommé. Il s’exprimait hier lors d’une visite à Reims.
Des membres de son entourage ont toutefois précisé que le délai était « un objectif mais (…) ne doit pas être une contrainte » à la procédure.
M. Barnier tente de former un cabinet à partir des différents groupes du Assemblée nationaley compris des députés de la coalition centriste du président et de l’aile droite Les Républicains groupe auquel appartient M. Barnier.
Il a déclaré qu’il y aurait « un nouveau gouvernement, pas un remaniement », même si le plus grand contingent du bloc électoral soutenant le gouvernement est issu du groupe centriste.
L’ancien Premier ministre Edouard Philippe a cependant déclaré qu’il ne voyait « aucun problème » à ce que des ministres du gouvernement précédent occupent de nouveaux postes au sein du cabinet – ou continuent à exercer leurs fonctions actuelles.
« Il y a d’excellents ministres dans le gouvernement actuel », a-t-il déclaré hier (11 septembre) sur BFMTV.
À qui peut être confié un poste ministériel ?
La droite Les Républicains Le groupe, qui avait initialement déclaré qu’il ne rejoindrait pas une coalition avec les centristes, a annoncé après la nomination de M. Barnier qu’il était désormais ouvert à une telle démarche.
Gérard Larcher, qui dirige le groupe de droite au Sénat, a annoncé mardi que les membres du parti avaient le feu vert pour accepter des nominations ministérielles.
Auparavant, les députés de droite avaient déclaré qu’ils ne feraient que voter en faveur de certaines lois clés par opposition à faire partie d’un gouvernement de coalition officiel.
Le groupe que M. Barnier pourrait avoir le plus de mal à convaincre est le Parti socialiste.
Le parti fait partie de l’alliance de gauche Nouveau Front Populaire (NFP), qui a remporté le plus de sièges aux élections législatives de juillet, bien qu’il soit loin d’obtenir la majorité absolue.
Le Parti socialiste est le deuxième plus grand contingent du NFP, avec plus de 60 députés, et si M. Barnier pouvait convaincre tout le monde – ou même certains – de rejoindre sa coalition, ce serait un coup majeur et aiderait le nouveau gouvernement à faire passer une législation clé par le simple pouvoir de vote.
Une majorité absolue (289 ou plus des 577 sièges de la chambre) serait nécessaire pour garantir que la législation puisse être adoptée par la procédure de vote standard, et non par d’autres méthodes telles que l’article 49.3.
En savoir plus : Qu’est-ce que l’article 49.3 de la loi française ?
Les membres du parti restent cependant jusqu’à présent fermes dans leur refus d’adhérer.
L’ancien président du Parti socialiste et député de Corrèze, François Hollande, a déclaré qu’il « ne voit pas comment des socialistes qui préparent une motion de censure contre un gouvernement peuvent rejoindre ce même gouvernement ».
Le NFP se prépare actuellement à lancer une motion de censure immédiate contre le nouveau gouvernement une fois celui-ci confirmé. Les députés socialistes, membres de l’alliance, devraient voter en faveur de cette motion.
M. Hollande a toutefois concédé que certains pourraient être « tentés » de rejoindre M. Barnier, en fonction de la situation politique et du degré de blocage auquel le gouvernement est confronté.
La majorité des députés interrogés, dont le chef du parti Olivier Faure, ont cependant exclu de rejoindre le gouvernement.
«Je ne participerai pas à un gouvernement de droite soutenu par l’extrême droite», a déclaré la socialiste Carole Delga, présidente de la région Occitanie.
La position ferme de M. Barnier sur l’immigration serait un facteur qui dissuaderait de nombreux candidats de rejoindre le gouvernement et suscite également une certaine inquiétude chez les membres du parti de M. Macron qui penchent vers la gauche.
Il est extrêmement improbable qu’un des 142 députés d’extrême droite (126 Rassemblement national Les députés et ses 16 alliés seront invités à rejoindre le cabinet.
Les candidats ont été largement exclus du second tour des législatives par ce qu’on appelle Front Républicainqui a vu les candidats de gauche et du centre abandonner la course au profit les uns des autres pour empêcher les députés d’extrême droite de remporter des sièges.
Cependant, le parti estime que grâce à sa capacité à lancer une motion de censure à tout moment – qui serait en théorie soutenue par la gauche et renverserait immédiatement le gouvernement – il sera en mesure de dicter certains points de la politique du parti, notamment sur le thème de l’immigration.
Lire aussi : Marine Le Pen : « Nous attendons de Michel Barnier qu’il agisse »