Le système de transports parisiens ne sera pas prêt à temps pour les Jeux olympiques de 2024, a déclaré le maire de la ville, suscitant jeudi la colère des opposants politiques. Anne Hidalgo s’est également inquiétée du problème des sans-abri dans la capitale.
Publié le:
3 minutes
À moins d’un an du coup d’envoi des Jeux, les infrastructures de transport parisiennes sont déjà sous forte pression, les navetteurs comme les touristes se plaignant du manque de fréquence, de la surpopulation et de la malpropreté.
Près de 15 millions de spectateurs et de personnes accréditées sont attendus aux Jeux olympiques, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août. Les Jeux Paralympiques suivront du 28 août au 8 septembre.
La grande majorité des événements se dérouleront à Paris et en proche banlieue francilienne.
Doubles problèmes
S’exprimant lors d’un talk-show sur TMC TV, Hidalgo a déclaré que même si les infrastructures pour les Jeux seraient prêtes à temps, les transports et le logement étaient problématiques.
“Nous avons toujours des problèmes dans les transports quotidiens et nous n’arrivons toujours pas au confort et à la ponctualité dont ont besoin les Parisiens”, a déclaré Hidalgo.
“Il y a des endroits où les transports ne seront pas prêts et où il n’y aura pas assez de trains.”
De nombreux chantiers autour de la ville ont pris du retard, notamment celui de la station RER E Porte Maillot, comme l’a souligné Hidalgo dans l’interview.
Accessibilité
Un autre problème clé auquel sont confrontés les organisateurs des Jeux olympiques est l’accessibilité des transports publics.
Seules 3 % des stations de métro sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant par exemple, selon un documentaire de la chaîne de télévision française TFI.
Bien que les organisateurs aient annoncé que des bus spéciaux pour l’accès aux fauteuils roulants seraient disponibles pour les Jeux, cela ne résoudra pas le problème à long terme.
Un porte-parole du syndicat des transports de la RATP a déclaré à TF1 que les problèmes accumulés provenaient de “40 ans de sous-investissement dans les transports parisiens”.
Manque chronique d’investissement
Lorsqu’on lui a demandé si la responsabilité incombait à la Région Île-de-France, qui a compétence sur les transports franciliens, Hidalgo a répondu : “Le gouvernement un peu aussi… mais nous sommes tous dans le même bateau, donc je pense impliqué.”
Des opposants politiques s’en sont pris au maire socialiste, notamment le ministre des Transports Clément Beaune, proche allié du président centriste Emmanuel Macron, qui a déclaré qu’Hidalgo “essayait de créer du buzz”.
Il a également critiqué Hidalgo pour ne pas être présent aux réunions du comité visant à discuter des infrastructures de transport.
Le gouvernement a promis que tous les sites de compétition seraient accessibles en transports en commun.
“Nous serons prêts”, a écrit Valérie Pécresse, responsable de la région Ile-de-France qui comprend Paris, remerciant les personnels des transports pour leurs efforts.
“C’est un immense travail collectif qui ne doit pas être terni par un maire absent.”
Pénurie de logements
Concernant le problème des sans-abri, Hidalgo a déclaré qu’elle souhaitait utiliser les Jeux olympiques comme une opportunité pour trouver une solution à long terme au problème des personnes qui dorment dans la rue et dans les stations de métro.
“Tout le monde est d’accord sur la nécessité de progresser. Nous devons progresser mais nous n’en sommes pas encore là”, a-t-elle déclaré.
Les associations caritatives alertent depuis des mois sur une pénurie de logements d’urgence pendant les Jeux, avec l’afflux de touristes susceptibles d’occuper n’importe quel logement disponible.
Dans une lettre ouverte aux organisateurs début novembre, plusieurs groupes prévenaient : « Les Jeux vont provoquer de profonds bouleversements dans la ville, avec un impact très négatif sur la vie des gens : expulsion des sans-abris, diminution des places dans les abris d’urgence, fermeture des services d’accueil, diminution de la distribution de nourriture, etc.
