Home France Perspective de Paris #42 : Les jeunes électeurs et la bataille pour un juste milieu européen – Christine Verger

Perspective de Paris #42 : Les jeunes électeurs et la bataille pour un juste milieu européen – Christine Verger

by News Team
0 comment


Paris Perspective se penche sur le champ de bataille des prochaines élections européennes, où la majorité centriste doit naviguer sur le terrain rocailleux d'un électorat plus jeune courtisé par l'extrême droite.

Même si les sondages ont été décrits comme l'heure des comptes pour l'Europe compte tenu de la montée de l'extrême droite, il est peu probable que la majorité centriste-conservatrice soit éliminée de la pole position.

La principale bataille pour les sièges européens se déroulera néanmoins entre centristes et populistes.

Le taux de participation aux élections européennes a diminué depuis le premier vote en 1979. Les sondages de 2019 ont inversé cette tendance en dépassant le seuil de participation de 50 pour cent pour la première fois et pour la première fois en 20 ans.

Dans une UE post-Covid, économiquement secouée et avec deux guerres à ses portes, les indicateurs indiquent un regain d’intérêt significatif parmi les Européens pour le prochain scrutin de juin.

La dernière enquête réalisée par le Parlement européen indique qu'on pourrait s'attendre à un taux de participation record de 68 pour cent.

Christine Verger, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors à Paris, reconnaît cet intérêt accru, attribuant l'essor de 2019 à l'engagement des jeunes sur les questions environnementales.

“La protection de l'environnement et la lutte contre le changement climatique ont trouvé un fort écho auprès de la jeunesse, qui considère le niveau européen comme la plateforme appropriée pour relever de tels défis mondiaux”, a-t-elle déclaré à RFI.

Les préoccupations environnementales de l'UE – autrefois considérées comme un point fort – sont également désormais perçues avec scepticisme. Les manifestants agricoles, en particulier, accusent le bloc de créer des problèmes plutôt que des solutions.

De jeunes citoyens portugais brandissent des pancartes alors qu'ils arrivent à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour une audience dans une affaire de changement climatique les impliquant contre 32 pays, à Strasbourg, dans l'est de la France, le 27 septembre 2023. © AFP – Frédéric Florin

La sécurité en Europe

Verger affirme que des questions de sécurité mondiale plus larges pourraient susciter un sentiment de peur parmi les citoyens de l’UE, ce qui pourrait avoir un impact sur la participation électorale et le sentiment des électeurs.

Alors, comment les jeunes réagiront-ils à ces nouveaux défis en juin ?

“C'est très difficile à dire, maintenant qu'il y a d'autres questions qui peuvent justifier l'augmentation de la participation et certaines opinions positives (à l'égard) de l'Union européenne. C'est lié à l'état du monde et aux guerres en Ukraine au Moyen-Orient”, ” elle explique.

“Cette situation, et ces nouveaux défis, pourraient amener de nombreuses personnes dans l'UE à se sentir protégées.”

Priorités nationales

Verger estime que de nouveaux défis tels que les questions d'immigration et d'identité pourraient remodeler les priorités des jeunes à mesure que la bataille entre centristes et populistes s'intensifie.

Il existe une volonté d'inciter les jeunes électeurs du métro parisien à s'intéresser au fonctionnement de l'Union européenne en tant que force du bien.

Mais cela pourrait-il se retourner contre eux, si les partis eurosceptiques et populistes mobilisent le vote des jeunes en leur faveur ?

“Le principal problème des élections européennes, c'est qu'il s'agit (en réalité) de 27 élections nationales”, explique Verger.

Les efforts passés pour renforcer l'unité européenne, comme les listes transnationales et les familles politiques nommant des candidats paneuropéens, n'ont pas aussi bien fonctionné, dit Verger.

“Cela s'explique par le fait que les gouvernements nationaux et les parlements nationaux ne sont pas enclins à accepter des solutions européennes pour leurs campagnes”, dit-elle.

“Ils sont encore très attachés à leur environnement national… Donc dans chaque pays chaque situation est différente.”

Verger cite l'exemple de la France : “Vous avez le Rassemblement National, mais en 2019 ils ont obtenu un très bon score – ils ont 23 députés au Parlement européen, ils en auront peut-être un peu plus – mais cela n'aura pas d'influence sur le résultat”. des élections européennes.”

Marine Le Pen a mené la « dé-diabolisation » du parti du Rassemblement National, anciennement Front National.
Marine Le Pen a mené la « dé-diabolisation » du parti du Rassemblement National, anciennement Front National. © AFP – MARTIN BUREAU

Populistes ou radicaux ?

Les inquiétudes concernant la montée des partis d'extrême droite et populistes ont ouvert le débat sur les groupes politiques au sein du Parlement européen.

Compte tenu de la complexité des alliances et des compromis entre les partis, même si les groupes d’extrême droite obtiennent davantage de sièges, leurs points de vue divergents et leur manque d’unité signifient qu’il est peu probable qu’ils constituent une alternative crédible.

Ensuite, il y a une confusion, dit Verger, entre ce qu'on appelle les partis « populistes » et les partis « radicaux ».

“Ils sont très différents – et c'est pour cela qu'ils ont des difficultés. Ils ne partagent pas les mêmes opinions sur de nombreuses questions, par exemple sur la Russie et la position sur la guerre en Ukraine”, dit-elle.

“Vous avez le Groupe ID – Identité et Démocratie – qui est composé de deux partis principaux, le Rassemblement National français et l'AfD (Alternative für Deutschland) allemande.

“En Allemagne, un représentant de l'AfD a déclaré le week-end dernier qu'il pourrait y avoir un référendum sur la sortie de l'Union européenne – ce qu'ils appellent le Dexit – et le Rassemblement National en France n'est pas du tout favorable à une sortie de l'Union européenne.”

Un autre groupe politique de droite, le groupe ECR – Conservateurs et réformistes européens – était dirigé par les conservateurs britanniques avant le Brexit.

Maintenant que le Royaume-Uni a quitté l'UE, le principal groupe à la tête du REC est le PiS polonais – le parti Droit et Justice – qui a récemment perdu les élections en Pologne.

“Nous ne savons pas comment ils vont évoluer”, déclare Verger.

“L'extrême droite et les partis populistes radicaux n'ont aucune chance de construire seuls une majorité car au Parlement européen, tout est basé sur des alliances et des compromis.”

Tout en reconnaissant les puissantes tactiques émotionnelles employées par les populistes, Verger affirme que les partis traditionnels peuvent les contrer efficacement grâce à une communication stratégique.

Montage photo par RFI, de gauche à droite : Jordan Bardella, leader du Rassemblement National et le nouveau Premier ministre Gabriel Attal.
Montage photo par RFI, de gauche à droite : Jordan Bardella, leader du Rassemblement National et le nouveau Premier ministre Gabriel Attal. © Photomontage RFI/Reuters/AFP

Répercussions européennes pour France 2027

Pendant ce temps, ici en France, les élections européennes de 2024 sont considérées par beaucoup comme un précurseur des élections présidentielles de 2027, où une bataille entre le successeur du président Emmanuel Macron et Marine Le Pen du Rassemblement national semble presque certaine.

Les élections européennes passées ont eu un impact sur la politique française, comme en 1994, lorsque la mauvaise performance électorale des socialistes dirigés par Michel Rocard l'a exclu de la candidature à la présidence française.

L'évolution de la politique nationale française au cours des trois prochaines années – en particulier le virage à droite du parti de Macron et la montée du Rassemblement national – ajoute une couche supplémentaire à la dynamique complexe qui nous attend.

Macron a récemment nommé Gabriel Attal, 34 ans, au poste de Premier ministre, tandis que le Rassemblement national a à sa tête Jordan Bardella, 28 ans, pour tendre la main à la jeune génération.

C'est l'interaction entre les dynamiques européennes et nationales qui façonnera le récit des élections de juin, estime Verger.

“Les questions européennes joueront certainement un rôle dans les élections… mais Bardella tentera de faire (des élections de juin) une élection 100 pour cent nationale”, dit-elle.

“Les autres partis – Renaissance et Parti Socialiste – tenteront de la rendre la plus européenne possible, afin de la déconstruire du contexte national et de tenter de montrer les aspects positifs de l'Union européenne aux citoyens ordinaires.”

Interview complète : Les jeunes électeurs et la bataille pour le juste milieu en Europe – Christine Verger


You may also like

Leave a Comment

Our Company

Rivedin Provides news from the source.

Newsletter

Subscribe my Newsletter for new blog posts, tips & new photos. Let's stay updated!

Laest News

@2021 – All Right Reserved. Designed and Developed by RIVEDIN

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?
-
00:00
00:00
Update Required Flash plugin
-
00:00
00:00