Les agriculteurs français ont repris leurs manifestations dans plusieurs régions de France dans le but de faire pression sur le gouvernement pour qu'il agisse à l'approche du Salon international de l'agriculture de Paris, qui débute ce samedi 24 février.
Des milliers d'agriculteurs issus de plusieurs syndicats ont provoqué des perturbations généralisées lors d'une vague de manifestations en janvier et février en bloquant les autoroutes à travers le pays.
Les protestations ont d'abord été déclenchées par la fin des exonérations fiscales sur le carburant diesel spécial utilisé dans les équipements agricoles, mais elles se sont également concentrées sur l'accumulation de réglementations environnementales, le paiement de subventions européennes, les prix des supermarchés et la concurrence des importations étrangères bon marché, qui ne sont pas soumises à la réglementation. Normes françaises de production alimentaire (sur l'utilisation des pesticides par exemple).
Les tentatives du gouvernement pour apaiser les syndicats ont finalement conduit à l'annonce de plusieurs concessions.
Lire la suite : Les barrages routiers des agriculteurs français commencent à disparaître – mais pas tous
Cependant, les syndicats d'agriculteurs sont mécontents de ce qu'ils considèrent comme la lenteur avec laquelle le gouvernement a donné suite.
Même si elles ne réclament pas le retour d'un mouvement d'une telle ampleur, les protestations locales se sont multipliées depuis lundi 19 février et risquent de s'intensifier à l'approche du Salon international de l'agriculture de Paris.
Où sont les agriculteurs qui manifestent le 21 février ?
⛺️ INSTALLATION DU CAMPEMENT SUR L'A62 !
Les paysans Tarn-et-Garonnais préparent le campement pour leur première nuit sur l'A62 où ils ont débuté le blocage depuis cet après-midi. Des renforts sont en route.#RésistancePaysanne #AgriculteursEnColère pic.twitter.com/9Gh8VgfJyZ
— Résistance Paysanne (@ResistPaysans) 20 février 2024
- L'autoroute A62 entre Agen (Lot-et-Garonne) et Montauban (Tarn-et-Garonne)
- Blocages roulants autour de Dunkerque (Nord)
- Du fumier déversé devant la préfecture de Châlons-en-Champagne (Marne)
- Fumier déversé devant la sous-préfecture de Reims, Vitry-le-François et d'Epernay (Marne)
- Supermarchés à Tarbes (Hautes-Pyrénées)
Pourquoi le Salon International de l'Agriculture de Paris est-il si important ?
Le Salon International de l'Agriculture de Paris, ou Salon International de l'Agriculture, est l'un des plus grands salons publics au monde et se déroulera en 2024 du 24 février au 3 mars.
Chaque année, il rassemble des milliers d'agriculteurs, dont beaucoup sont accompagnés d'animaux, et est visité par des centaines de milliers de personnes venues de Paris et du monde entier.
Les hommes politiques français de tous bords en sont venus à profiter de cette occasion pour redorer leur image publique et leur crédibilité.
Cependant, les syndicats d'agriculteurs ont été avertissant depuis plusieurs semaines qu'ils envisagent de manifester à l'événement si le gouvernement n'accélère pas l'octroi des concessions promises le 1er février.
“Le salon sera sous pression, et nous ne serons pas là uniquement pour flatter l'effort de communication du gouvernement”, a déclaré Laurent Depieds, président de la FNSEA des Bouches-du-Rhône. « Nous serons là pour les harceler et faire valoir nos revendications ».
Un autre président régional de la FNSEA du Doubs a déclaré FranceInfo que le syndicat « ne peut pas laisser le spectacle se dérouler normalement ».
Aucune manifestation majeure n'a été annoncée pour l'instant, mais le syndicat des agriculteurs FNSEA a déclaré à BFMTV que 15 à 30 tracteurs “feront quelque chose de pacifique et d'ordre”, avec “de la nourriture, de la musique et un discours pour rappeler nos revendications”.
“Ce sera l'occasion pour nous d'adresser un message au président de la République : tout ce que nous avons fait depuis l'automne doit aboutir à des décisions claires”, a déclaré le président national de la FNSEA, Arnaud Rousseau, sur BFMTV. « Le monde agricole ne peut plus attendre. »
Comment le gouvernement réagit-il ?
Ils tiennent à éviter de provoquer la colère des agriculteurs.
Le gouvernement n’a pas tardé à souligner qu’il lui fallait du temps pour concrétiser les nombreuses concessions qu’il avait faites aux agriculteurs.
Il indique que les contrôles dans les supermarchés et leurs prix ont été renforcés.
« Nous avons effectué 10 000 contrôles dans 1 000 établissements et en avons constaté 372 qui ne respectaient pas la loi », a annoncé le ministre des Finances, Bruno Le Maire, le 21 février.
Un nouveau texte proposant des modifications à la loi EGalim, au cœur de certaines revendications des agriculteurs, sera publié d'ici l'été, selon le Premier ministre Gabrel Attal.
En savoir plus: Qu'est-ce que la loi EGalim en France et pourquoi est-elle importante pour les agriculteurs ?
Le gouvernement a également annoncé son intention d'assouplir le processus de visa pour les travailleurs agricoles saisonniers et de modifier la façon dont il mesure l'utilisation des pesticides. Les détails de ces nouvelles mesures n'ont pas encore été annoncés.
En savoir plus
Les agriculteurs français organisent de nouvelles manifestations autour des banques dans le sud-ouest de la France
Prix des fruits et légumes en France : les importations sont-elles toujours moins chères ?