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Une nouvelle étude de l’UFC-Que Choisir

by News Team
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Une association a déclaré que les résultats indiquaient « un véritable scandale environnemental, économique et sanitaire », mais les médecins ont averti que les gens ne devraient pas prendre de médicaments périmés

L’étude suggère que le paracétamol et l’ibuprofène sont efficaces même après leur date de péremption, mais les médecins avertissent que les gens devraient toujours rapporter les médicaments périmés à une pharmacie

La plupart des gens ont de vieux médicaments au fond de leur tiroir, et le conseil est généralement de jeter tous les comprimés périmés – mais une nouvelle étude française suggère que certains médicaments périmés pourraient encore être efficaces.

UN nouvelle étude Selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir – qui a publié les résultats le 19 septembre – 80 % des médicaments périmés testés étaient encore efficaces à 90 %.

L’UFC-Que Choisir estime que ces résultats témoignent d’un « véritable scandale environnemental, économique et sanitaire ».

Elle a indiqué qu’elle transmettrait les résultats de l’étude à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), et a appelé l’autorité à mettre en œuvre une série de mesures pour limiter le gaspillage de médicaments.

En réponse, l’ANSM a indiqué avoir déjà entamé des discussions avec les fabricants pour prolonger la durée de vie officielle des médicaments.

Sur quoi portait l’étude ?

L’UFC-Que Choisir a analysé la teneur en principes actifs de 30 types d’antalgiques, pour évaluer la quantité encore restante.

« Pour la plupart des médicaments, la teneur en principe actif doit être comprise entre 95 % et 105 % pendant toute la durée de conservation, du moins en Europe », précise l’association, ajoutant qu’aux États-Unis, « le seuil est généralement de 90 % ».

Les médicaments testés étaient :

  • 20 comprimés, gélules ou sachets de paracétamol périmés

  • 10 comprimés d’ibuprofène périmés.

Les résultats ont montré que « seuls trois échantillons de chaque groupe contenaient moins de 90 % de la quantité déclarée de principe actif » ; par exemple, moins de 900 mg de paracétamol pour un Doliprane 1g.

Lors d’un test extrême, l’association a testé des comprimés de Dafalgan (paracétamol) périmés depuis six ans et laissés dans la poche d’un sac de randonnée, pendant une canicule, un orage violent, de nombreuses averses, des températures autour de 4 ou 5°C, puis des années dans une cave humide. Après les tests, il s’est avéré qu’ils contenaient encore 95% de paracétamol.

De même, des comprimés d’Efferalgan (paracétamol), périmés depuis près de 32 ans, conservés dans l’armoire d’un homme de plus de 100 ans, contenaient encore 100 % de la substance active.

Les pires résultats ont été constatés avec un paracétamol, qui contenait 84 % de principe actif après sa date de péremption en 2018, et un ibuprofène périmé en 2022, qui contenait encore 82 % de principe actif.

Normalement, après la date d’expiration, les médicaments sont officiellement considérés comme dangereux ou contiennent moins de principe actif que nécessaire.

Mais l’UFC-Que Choisir affirme que son étude prouve que de nombreux médicaments peuvent être considérés comme efficaces et sûrs à prendre même après une date de péremption dépassée depuis longtemps.

« Ces résultats sont particulièrement inquiétants, car jeter des médicaments efficaces alors qu’ils sont supposément périmés a des répercussions majeures », a déclaré l’association.

«Conséquences économiques, environnementales et sanitaires»

« Ces conséquences sont d’abord économiques, car ce phénomène entraîne un renouvellement plus rapide des médicaments, ce qui a un coût pour le système hospitalier, l’Assurance maladie et les patients », souligne l’UFC-Que Choisir.

Il a également mis en garde contre :

  • Des conséquences environnementales excessives, car les médicaments non utilisés génèrent « un surplus de déchets « inutiles » »

  • Problèmes de santé, car les médicaments jetés trop tôt peuvent provoquer des pénuries ou des tensions d’approvisionnement pour certains médicaments

Lire aussi : La France va lancer un plan pour faire face aux pénuries de médicaments en hiver

L’association s’interroge également sur les raisons pour lesquelles l’ANSM adopte « une vision beaucoup plus restrictive que les autorités américaines pour déterminer si un médicament conserve ou non ses vertus thérapeutiques ».

Elle demande également pourquoi les sociétés pharmaceutiques sont libres de fixer leurs propres dates pour leurs propres médicaments, et qu’il n’existe aucune loi qui « les oblige à prolonger cette date, même si elles savent parfaitement qu’elles peuvent garantir l’efficacité des médicaments au-delà de cette date ».

Elle affirme que les « critères économiques » semblent « prendre le pas sur les critères scientifiques » dans ces cas.

« Ramener à la pharmacie »

Il n’est pas conseillé aux personnes de prendre des médicaments au-delà de leur date de péremption, et il est toujours conseillé aux patients de consulter leur médecin avant de prendre des médicaments de quelque nature que ce soit.

De même, les médicaments sur ordonnance doivent toujours être conservés comme indiqué sur l’emballage et ne pas être consommés après la date de péremption. Vous devez rapporter tout médicament périmé à la pharmacie pour vous en débarrasser.

« Tant qu’il n’y a pas de décision de l’ANSM (sur ce sujet), il faut rapporter les médicaments périmés à la pharmacie », prévient Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et des Libéraux de santé (LBS), à FranceInfo.

« Il faut maintenant que l’ANSM s’implique et nous dise si l’UFC-Que Choisir a raison ou s’il y a une partialité dans l’enquête », a-t-il déclaré.

Ces dernières années, les pharmacies françaises s’efforcent de lutter contre le gaspillage et les pénuries de médicaments en distribuant des comprimés dans les quantités exactes décrites sur l’ordonnance, plutôt que de distribuer des paquets, des boîtes ou des flacons entiers.

A lire aussi : Certains antibiotiques pourraient être vendus comprimé par comprimé en raison de pénuries en France

C’est une pratique courante dans des pays comme le Royaume-Uni, où les pharmaciens ne délivrent généralement que la quantité exacte de comprimés nécessaire à un traitement.

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