La France a exhorté Israël et le groupe islamiste libanais Hezbollah à s’abstenir de déstabiliser la force de maintien de la paix des Nations Unies au Liban – avertissant que tout élargissement de la guerre entre Israël et le Hamas au-delà de la frontière plongerait le Liban « dans un abîme », comme le dit le chef du Hezbollah Nasrallah. des hostilités “est une possibilité réaliste”.
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MISE À JOUR 13h00 TU :
Le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré vendredi dans un discours que l’une des plus grandes erreurs qu’Israël commet actuellement. – dans sa guerre contre le Hamas à Gaza – poursuit des objectifs qu’il ne peut atteindre.
“Pendant un mois entier, Israël n’a pas pu offrir une seule réussite militaire”, a déclaré Nasrallah, ajoutant qu’Israël ne peut récupérer les otages que par la négociation.
Nasrallah a imputé entièrement le conflit et le nombre élevé de morts parmi les civils palestiniens aux États-Unis.
Qualifiant le conflit à Gaza de “décisif”, le chef du Hezbollah a également déclaré qu’une nouvelle escalade sur le front libanais “est une possibilité réaliste… Une guerre totale est possible”.
Il a également souligné que les opérations du Hezbollah s’intensifient de jour en jour, obligeant Israël à maintenir ses forces près de la frontière libanaise plutôt qu’à Gaza et en Cisjordanie.
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S’adressant à la radio FranceInfo, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a déclaré que la mission de maintien de la paix, la FINUL, ne doit pas se retrouver dans une “situation intenable dans laquelle elle ne pourra pas mener à bien la mission que lui ont confiée les Nations Unies”.
Ce message, a-t-il ajouté, est envoyé par la France à différents « acteurs » des deux côtés.
La France cherche à utiliser ses relations historiques avec le Liban pour désamorcer les tensions entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l’Iran, mais la violence a augmenté.
Quelque 700 soldats français font partie de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban, créée en 1978 à la suite des violences à la frontière israélo-libanaise.
La stabilité du Liban est une priorité absolue pour la France.
La FINUL joue un rôle déterminant pour maintenir cette stabilité grâce à son mandat d’observation et de déconfliction. pic.twitter.com/xMiiDRxufo
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) 2 novembre 2023
Lecornu s’exprimait après avoir rencontré le contingent des troupes françaises au Liban et avant le discours très attendu vendredi du chef du Hezbollah, Nasrallah.
Il a déclaré que tous les dirigeants libanais devaient comprendre le risque d’entrer en guerre.
“La guerre ici au Liban plongerait une partie du Moyen-Orient dans un abîme dont nous aurions du mal à nous relever collectivement”, a ajouté Lecornu.
En juin, le président français Emmanuel Macron a demandé à l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian de trouver une méthode pour convaincre l’élite politique libanaise de mettre les rivalités de côté et de nommer un nouveau chef d’État pour mener des réformes économiques et débloquer une aide étrangère vitale.
Cependant, cela n’a mené nulle part.
“Il est clair que dans les difficultés que nous connaissons, ne pas avoir de personne de contact depuis plus d’un an n’a plus de sens. Cela fragilise encore plus le Liban”, a déclaré Lecornu.
Le Hezbollah échange des tirs avec les forces israéliennes à travers la frontière israélo-libanaise depuis que le groupe militant palestinien Hamas et Israël sont entrés en guerre le 7 octobre, dans le cadre des violences les plus meurtrières à la frontière depuis une guerre de 2006.
Le deuxième porte-hélicoptères français se dirige vers Gaza
Parallèlement, la France enverra un deuxième porte-hélicoptères français au large de Gaza pour travailler avec les autorités israéliennes et égyptiennes pour trouver un moyen de fournir une assistance médicale aux personnes touchées par les bombardements dans la zone assiégée.
Paris a déjà envoyé le transporteur Tonnerre en Méditerranée orientale dans le cadre de ce que le président Emmanuel Macron a décrit comme une mission de soutien aux hôpitaux de Gaza.
L’Égypte a commencé cette semaine à admettre un nombre limité de blessés à travers sa frontière avec Gaza.
Cependant, on ne sait pas exactement ce que feront exactement les navires dans la région car ils sont trop petits pour fonctionner comme des hôpitaux de campagne pour le nombre de blessés venant de Gaza.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré vendredi que la France condamnait les attaques contre les sites de l’ONU à la suite des frappes israéliennes sur le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza.
DOCUMENT FRANCEINFO. Guerre entre Israël et le Hamas : on a pu embarquer à bord du “Tonnerre”, navire envoyé sur place par l’armée françaisehttps://t.co/vmcmHUIX8M
-franceinfo (@franceinfo) 3 novembre 2023
Lecornu a indiqué que le porte-hélicoptères Dixmude se dirigerait également désormais vers la région. “Il est en cours d’équipement pour être transformé en navire-hôpital”, a précisé Lecornu.
Une source militaire française a indiqué que le Tonnerre, qui compte environ 60 lits et deux blocs opératoires, ne pourrait être utilisé que temporairement et comme secours à un plus grand hôpital terrestre.
Lorsqu’on lui a demandé dans quelle mesure il serait pratique d’amener les gens de la terre vers la mer, Lecornu a répondu que les choses en étaient encore au stade de la planification et que des discussions étaient en cours avec les autorités égyptiennes et israéliennes.
Cela survient alors que le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé en Israël vendredi pour faire pression pour que davantage d’aide humanitaire soit autorisée à entrer à Gaza, tandis que les troupes israéliennes ont renforcé leur encerclement de la ville de Gaza.
Blinken effectue son troisième voyage en Israël depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre. Il se rendra à Tel Aviv et à Amman en Jordanie.