Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, a averti que les mesures visant à suspendre le financement de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, étaient extrêmement peu judicieuses.
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“Le définancement de l'UNRWA serait à la fois disproportionné et dangereux”, a déclaré dimanche Borrell, faisant référence à l'agence des Nations Unies qui est impliquée dans une controverse sur l'implication présumée d'employés dans l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
“Alors que certains donateurs importants ont suspendu leur financement, il est largement reconnu que l'UNRWA joue un rôle central dans la fourniture d'une aide vitale à plus de 1,1 million de personnes à Gaza qui souffrent d'une famine catastrophique et d'épidémies de maladies.”
“Le définancement de l'agence mettrait des centaines de milliers de vies en danger”, a souligné Borrell.
L’UNRWA constitue une bouée de sauvetage essentielle pour des millions de Palestiniens souffrant d’une famine catastrophique et d’épidémies. Une enquête indépendante sur les allégations est nécessaire, mais le retrait du financement équivaudrait à une punition collective.
Lisez mon nouveau billet de blog : pic.twitter.com/8L5iRmChsu– Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) 4 février 2024
Enquête sur l'UNRWA en cours
Il a ajouté dans un article de blog que “l'agence a pris des mesures immédiates et a lancé une enquête”, qualifiant les allégations de graves et qui ne devraient pas rester impunies si elles étaient vraies.
Ses commentaires interviennent alors que plus d’une douzaine de pays – dont les principaux donateurs que sont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suède – ont suspendu le financement de l’UNRWA en raison d’accusations selon lesquelles 12 membres du personnel étaient impliqués dans l’attaque du 7 octobre.
L'agence – qui a reçu une nomination norvégienne pour le prix Nobel de la paix – a prévenu qu'elle devrait cesser ses activités d'ici la fin du mois si le financement venait à être considérablement réduit.
À la fin du mois dernier, l'UE a demandé un audit de l'UNRWA et a déclaré qu'elle réexaminerait son financement futur à la lumière d'une enquête de l'ONU déjà menée sur ces allégations.
Borrell s'est dit convaincu que l'enquête serait achevée avant le lancement d'une enquête externe indépendante, avant le prochain paiement de la Commission européenne dû à la fin du mois.
Borrell a ajouté que le total des fonds suspendus s'élève actuellement à “plus de 440 millions de dollars, soit environ la moitié des fonds attendus de l'agence pour 2024”.
Il a averti qu'un tel déficit mettait en danger l'existence même de l'agence.
L'Espagne et le Portugal envoient une aide d'urgence
Dans le même temps, l'Espagne a annoncé qu'elle enverrait à l'UNRWA une aide supplémentaire de 3,5 millions d'euros, malgré la suspension du soutien à l'agence des Nations Unies.
Le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares a déclaré lundi : “La situation de l'UNRWA est désespérée et il existe un risque sérieux que ses activités humanitaires soient paralysées à Gaza d'ici quelques semaines.”
Madrid a contribué directement à l'UNRWA à hauteur de 18,5 millions d'euros en 2023, dont 10 millions d'euros approuvés en décembre suite à la décision de tripler l'aide au développement et l'aide humanitaire aux territoires palestiniens.
Vendredi, le Portugal voisin a annoncé une aide supplémentaire à l'UNRWA d'un montant d'un million d'euros. Le ministre des Affaires étrangères João Cravinho a écrit sur les réseaux sociaux qu'il était essentiel de « ne pas tourner le dos à la population palestinienne en ces temps difficiles ».
