Une enquête médiatique a révélé que le géant français de la vente au détail de produits de sport Decathlon a secrètement continué à vendre des vêtements en Russie, bien qu'il se soit officiellement retiré pour protester contre la guerre russe en Ukraine.
Publié le:
1 minute
En 2022, la multinationale de distribution – qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 15 milliards d'euros l'année dernière – a annoncé, quelques semaines après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qu'elle se retirerait du marché russe.
Selon un rapport publié mardi par le média d'investigation Disclose, Decathlon a vendu en octobre de cette année ses 60 points de vente locaux russes à Desport, une opération présentée comme marquant la fin de sa présence en Russie.
“Sauf que ce n'était pas le cas”, indique le rapport Disclose.
Ces dernières semaines, « très discrètement » Decathlon a fourni à Desport des produits portant ses marques phares Quechua, Wedze et Kalenji.
« Limites de la légalité »
Citant des documents internes, des vidéos open source et des déclarations d'anciens collaborateurs, Disclose a déclaré que Decathlon avait mis en place “un vaste système pour dissimuler ses exportations dans le cadre d'un accord d'approvisionnement avec Desport” d'une valeur d'au moins 11 millions d'euros, selon lui. en utilisant une société écran à Dubaï et une filiale basée à Singapour.
Cette opération, selon Disclose, a poussé Decathlon “aux limites de la légalité”.
“J'ai appris à l'été 2023 que Decathlon souhaitait continuer à vendre ses produits en Russie”, a déclaré le média citant une source anonyme qui a récemment quitté l'entreprise.
“J'ai tout de suite compris qu'il s'agissait d'un projet secret.”
Pour répondre à la demande russe, Decathlon a détourné une partie de sa production initialement destinée aux marchés de l'UE et a augmenté la production sur ses sites de production asiatiques.
Les sanctions de l'UE à la suite de l'attaque russe contre l'Ukraine le 24 février 2022 ont rendu illégale la livraison d'armes, de produits de luxe ou d'équipements susceptibles de renforcer la capacité industrielle de la Russie.
En revanche, les articles sportifs ne figurent pas sur la liste.
Interrogé par l'AFP, Decathlon a déclaré qu'il “n'exploite aucun magasin en Fédération de Russie, n'emploie aucun personnel et ne détient aucune participation dans des sociétés actives dans le pays”.
Il ajoute que Decathlon fait “tout pour empêcher la revente sur le territoire de la Fédération de Russie de produits achetés en Europe par des tiers”.
Lundi, l'Union européenne a adopté un douzième ensemble de sanctions contre la Russie, qui comprend une interdiction des importations de diamants russes dans l'UE.
(Avec des fils)
