Les agriculteurs de la région parisienne ont appelé vendredi à un blocage des routes menant à et hors de la capitale par leurs tracteurs, en attendant une réponse du gouvernement à leurs doléances concernant la hausse des coûts et les formalités administratives environnementales.
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Les agriculteurs de tout le pays ont organisé des opérations lentes en tracteurs sur les autoroutes menant à Paris.
Jeudi, ils ont bloqué les autoroutes A12 et A13, deux artères principales, tandis que d'autres tracteurs convergeaient dans les villes autour de la capitale.
A l'exception d'un agriculteur solitaire de la région de la Brie – qui a remonté avec son tracteur les Champs-Elysées jusqu'à l'Arc de Triomphe et a été escorté par la police – Paris a jusqu’à présent été épargné par les manifestations.
La branche francilienne du principal syndicat agricole national, la FNSEA, ainsi que le syndicat régional des jeunes agriculteurs ont exhorté les travailleurs agricoles à bloquer les entrées et sorties de Paris à partir de 14 heures vendredi.
“C'est un cri d'alarme, un cri du cœur”, a déclaré l'agriculteur éloigné des Champs-Elysées, espérant rappeler au président Emmanuel Macron que les agriculteurs vivent et travaillent à proximité.
Ultimatum syndical
La FNSEA a donné au gouvernement quelques jours pour présenter des propositions visant à répondre à ses revendications, mais ses membres se disent prêts à continuer de protester jusqu'à la foire agricole annuelle – un événement majeur pour les agriculteurs et les hommes politiques qui commence le 24 février.
Le Premier ministre Gabriel Attal a convoqué jeudi les ministres de l'économie, de l'environnement et de l'agriculture pour décider des mesures d'aide.
Ces mesures devraient être annoncées vendredi
Contrainte policière
Même si les protestations se sont limitées principalement à des barrages routiers et à des opérations au ralenti, les agriculteurs ont également causé des dégâts matériels.
Le ministre de l'Intérieur a appelé les autorités locales à s'abstenir de mettre fin aux manifestations.
Dans une lettre adressée aux autorités locales, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin leur a ordonné mercredi de ne déployer la police qu'en “dernier recours”, et seulement si “l'intégrité des personnes est menacée ou si les bâtiments sont exposés à de graves dégradations”.
Les écologistes estiment que cette indulgence constitue un double standard comparé à la manière dont les manifestations des groupes écologistes ont été violemment réprimées.
Il s'agit notamment des efforts déployés l'année dernière pour bloquer un projet de construction de bassins d'irrigation géants dans le village de Sainte-Soline.
À l’époque, Darmanin avait qualifié les manifestations d’« écoterrorisme ».
(avec fils de presse)
