Une nouvelle vague de manifestants a été dispersée des chantiers de construction sur l’autoroute A69 ce week-end (21 et 22 octobre) après des affrontements entre manifestants et policiers.
Les manifestants ont été évacués dimanche après-midi, permettant la reprise des travaux, a annoncé le préfet du Tarn, Michel Vilbois.
Des affrontements entre manifestants et policiers ont donné lieu à neuf arrestations et six policiers ont été “légèrement blessés”, a ajouté M. Vilbois.
Les manifestants avaient tenté de créer une “ZAD” (Zone à défendre) sur l’un des chantiers que la police a été appelée à dégager.
L’autoroute A69, qui reliera Toulouse à Castres, a été le théâtre de nombreuses protestations de la part de groupes environnementalistes, qui estiment que la construction de la route détruira les habitats fauniques de la région.
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Les manifestants ne parviennent pas à mettre en place une « ZAD »
La manifestation la plus récente a vu des manifestants écologistes tenter de créer une soi-disant « ZAD » pour rassembler ceux qui s’opposent à la construction de l’autoroute.
Ces zones sont établies par des manifestants écologistes sur des sites où ils estiment que les projets de construction sont nocifs pour l’environnement local.
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La préfecture locale a indiqué qu’environ 2 400 personnes avaient manifesté dimanche pour protester contre la construction de l’autoroute.
Les organisateurs estiment que ce chiffre était plus proche de 10 000.
Certains écologistes radicaux sont restés sur place après la marche et ont tenté d’implanter une ZAD à proximité, en utilisant comme base un vieux bâtiment proche du site.
Ils surnommèrent le lieu « la Crémzad », un mot-valise la Crémade (le nom du champ) et ZAD.
Valorisation du territoire : ça s’installe à la Crémade (la Crémzad désormais), dans maison de maître expropriée pour le chantier et réinvestie par les manifestant·e·s pic.twitter.com/87rsj4I7yt
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) 21 octobre 2023
A69 | Alors que les organisateurs s’étaient engagés à quitter les lieux dès la fin de la manifestation, des individus indésirables se sont interdits illégalement dans une propriété privée. Les forces de l’ordre sont sur place pour procéder à leur interpellation. pic.twitter.com/f1yTfyLPHP
— Préfet du Tarn (@prefet81) 22 octobre 2023
La police n’a pas tardé à réagir et peu après la fin de la marche de dimanche, une « cellule anti-ZAD » est entrée dans la zone pour disperser les écologistes restants avant qu’ils ne puissent se retrancher.
Jusqu’à 1 600 policiers ont été déployés pour nettoyer le site, les manifestants affirmant avoir utilisé des gaz lacrymogènes pour évacuer les gens avant et pendant les affrontements.
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Quel avenir pour l’autoroute ?
La construction de la route de 53 km a repris, même si le projet est encore loin d’être achevé.
De nombreuses protestations – émanant également de résidents locaux opposés à la construction – ont retardé la construction.
Les organisateurs affirment qu’ils continueront à protester et estiment que l’opinion publique s’oppose à l’autoroute.
“Olivier Faure (le chef du Parti socialiste français) a déclaré qu’il fallait arrêter le projet”, a déclaré Bernard Cottaz-Cordier du groupe écologiste La voie est libre.
Il a également déclaré que le Parti communiste français avait changé de position sur la route. D’abord « gardant ses distances » avec le conflit, il « parle désormais de l’arrêt du projet ».
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