La France n’aura pas de soucis d’électricité cet hiver – même face à une vague de froid comme celle qui frappe le pays cette semaine. L’hiver dernier, les centrales au charbon ont dû être réactivées face à des pénuries.
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“Nous attendons cette semaine un pic qui se produira mercredi matin à environ 83 gigawatts, qui seront couverts par la production électrique française”, a déclaré Arnaud Mazingue, responsable des opérations chez le gestionnaire du réseau électrique français RTE, à la télévision BFM.
À moins que les températures ne soient bien inférieures à celles prévues et qu’il y ait moins de vent que prévu pour faire fonctionner les éoliennes, la France sera en équilibre, n’important ni n’exportant d’électricité avec les pays voisins.
De meilleures perspectives
Il s'agit d'un scénario différent de celui de l'hiver dernier, lorsque l'approvisionnement en gaz naturel de la France a été réduit par la guerre en Ukraine et que plusieurs réacteurs nucléaires ont été arrêtés pour maintenance. Plus de la moitié de l'électricité française est d'origine nucléaire.
Face à la possibilité de pannes de courant, la France a importé une quantité d'électricité sans précédent (16,5 térawattheures) l'hiver dernier et a redémarré une centrale à charbon pour répondre aux besoins des consommateurs.
Cette année, la France aura des besoins « extraordinairement limités » en charbon, a déclaré lundi la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, à la radio FranceInfo.
“Tout ira bien, nous avons beaucoup d'électricité”, a-t-elle déclaré, ajoutant que la France en avait exporté une quantité record en décembre 2023.
Le nucléaire de retour en ligne
La capacité de production d'électricité de la France est plus élevée pour plusieurs raisons, notamment une offre plus importante et une demande moindre.
L'année dernière, 20 des 56 réacteurs nucléaires du pays étaient hors service pour maintenance afin de réparer les circuits de refroidissement corrodés.
Aujourd’hui, 10 d’entre eux sont de nouveau en service, RTE estimant que la capacité totale pourrait atteindre 50 gigawatts en janvier, soit une hausse de 6 gigawatts par rapport à janvier 2023.
L’énergie hydroélectrique, qui représentait 11 % de la production électrique française en 2022, est également plus forte, avec des nappes phréatiques plus élevées que l’hiver dernier après deux années de sécheresse.
La capacité des réservoirs d’eau est « supérieure aux moyennes historiques », a indiqué RTE.
La France a également continué à développer ses installations éoliennes et solaires, et les centrales éoliennes offshore de Saint-Brieuc et Fécamp devraient être mises en service cet hiver, venant s'ajouter au site de Saint-Nazaire en activité depuis 2022.
La France consomme moins d’électricité
La consommation française d'électricité a également diminué au cours de l'année écoulée, après que le gouvernement a encouragé les ménages et les entreprises à réduire leur consommation d'électricité de 10 pour cent et à mettre en place un plan d'économies d'énergie.
RTE a indiqué avoir enregistré une réduction structurelle de 7,5 à 8 pour cent de sa consommation d'électricité au cours de l'année écoulée.
“Le comportement des Français a énormément évolué, et pas seulement au cours de l'hiver dernier, mais tout au long de 2023”, a déclaré Mazingue.
Faisant référence à un rapport d'octobre 2023, Pannier-Runacher a déclaré que la consommation d'énergie était en baisse de 12 % par rapport à 2014-2019, la période précédant la pandémie de Covid.
“Collectivement, nous avons réduit notre consommation de gaz et d'électricité”, a-t-elle déclaré, soulignant que cela a permis à la France d'être “très à l'aise lorsque les coups de froid arrivent”.
Les citoyens devraient cependant maintenir leur thermostat à 19 degrés Celsius, comme le recommande l'agence de transition énergétique l'Ademe.
