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La France rend hommage à un résistant étranger : qui était Missak Manouchian ?

by News Team
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La France ajoutera demain (21 février) au Panthéon sa 82e personne, un héros de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, exécuté peu avant la libération.

Missak Manouchian, d'origine arménienne, sera enterré dans le bâtiment, aux côtés de son épouse Mélinée, devenant ainsi la septième personne née non française à recevoir cet honneur.

Les Manouchiens seront les premiers inhumés au Panthéon depuis Joséphine Baker en 2021 (même si sa dépouille est toujours à Monaco).

Le président Emmanuel Macron présidera la cérémonie, qui verra également 23 des camarades résistants de M. Manouchian qui ont été exécutés à ses côtés représentés « symboliquement » dans l'hémicycle pour leurs actions pendant la Seconde Guerre mondiale.

Bien qu'il ne soit pas aussi connu que certains autres membres de la Résistance tels que Jean Moulin, Manouchian était un guérillero dévoué à Paris tout au long de la guerre et a été commémoré dans des chansons et des poèmes.

Survivant du génocide arménien

Manouchian est né en 1906 de parents arméniens, dans ce qui était alors l'Empire ottoman. Ses parents sont morts lors du génocide arménien, après quoi il est devenu orphelin au Liban.

Comme il s'agissait à l'époque d'un protectorat français, Manouchian put finalement s'installer à Paris, où il travailla à la fois comme modèle pour des sculpteurs et comme ouvrier dans une usine Citroën.

Il devient membre de son syndicat local, puis membre du Parti communiste français dans les années 1930, ce qui signifie qu'il sera le premier communiste « officiel » à être commémoré au Panthéon.

Un brave résistant

En tant qu'étranger, Manouchian ne peut pas rejoindre l'armée et est évacué de la région parisienne en 1939 pour s'installer en Normandie, mais peu après l'occupation, il rejoint le mouvement de Résistance local.

Il a été arrêté lors d'une rafle de membres de la société « anticommunistes » par les soldats allemands, mais grâce à son épouse Mélinée, il a obtenu sa libération et il est immédiatement retourné aux activités de la Résistance.

A l’origine, il dirigeait la section arménienne de la Résistance clandestine.

La France avait connu un afflux important d'Arméniens après le génocide, et Manouchian était ami avec la famille Aznavour – dont faisait partie le futur chanteur Charles Aznavour – qui faisait partie de son groupe.

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Il est ensuite devenu un tireur et un saboteur attaché aux FTP (Francs-tireurs et partisans), le mouvement de Résistance dirigé par le Parti communiste, menant des activités à Paris.

Son groupe était connu pour de nombreux sabotages et assassinats très médiatisés, mais finalement un informateur a divulgué des informations sur le groupe, conduisant à l'arrestation de Manouchian en 1943.

Manouchian et 23 autres personnes sous ses ordres – ceux qui seront également symboliquement commémorés au Panthéon – ont été soumis à des mois de torture, avant d'être assassinés le 21 février 1944, exactement 80 ans avant la cérémonie de demain.

“Je pardonne à tout le monde”

Manouchian a raté le début de la libération de la France de quelques mois seulement, mais ses efforts sont restés dans les mémoires, notamment parmi ceux d'origine étrangère.

La perception positive de la diaspora arménienne par les Français dans la seconde moitié du XXe siècle était en partie due aux actions de Manouchian pendant la Résistance, ont soutenu certains historiens.

Il est également bien connu pour sa dernière lettre poignante à sa femme écrite juste avant son exécution.

Une section particulière se lit comme suit :

« Je souhaite le bonheur à tous ceux qui survivront et goûteront à la douceur de la liberté et de la paix de demain… Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine pour le peuple allemand, ni pour qui que ce soit… Le peuple allemand , et tous les autres peuples, vivront en paix et en fraternité après la guerre, qui ne durera plus très longtemps. Du bonheur pour tous. »

Il a également imploré sa femme de se remarier et d'avoir un enfant, car c'était son « plus grand regret » de ne pas pouvoir être le père de ses enfants. Elle resta cependant célibataire pour le reste de sa vie.

La lettre a inspiré un poème de Louis Aragon (Strophes pour se souvenir) aux côtés d'une chanson du chanteur français Léo Ferré (L'affiche Rouge) et tous deux utilisent des extraits de la lettre.

Un film sur Manouchian et son groupe a déclenché un débat historique acharné sur le traître qui l'a livré aux soldats allemands, mais une analyse ultérieure des dossiers de police a confirmé que ce n'était pas un homme politique mais un membre du groupe qui avait été capturé et torturé.

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