Une pétition demande que l'une des futures stations de métro parisiennes, provisoirement baptisée du nom de la légende de la chanson française Serge Gainsbourg, soit renommée.
La nouvelle gare s'inscrit dans le prolongement de la ligne 11 du réseau et constituera le futur premier arrêt après l'actuel terminus Marie des Lilas.
Mais les opposants estiment que Gainsbourg n'est pas digne d'un nom de station, estimant que ses “comportements sexistes et ses tendances pédocriminelles – à la limite de l'inceste – sont bien connus du public”.
“Cette décision (de donner son nom à la station) est honteuse et intolérable”, a déclaré Ludine, une graphiste de 22 ans qui a cosigné la pétition Change.org.
La pétition a recueilli plus de 10 200 signatures à ce jour (14 décembre).
« N’y a-t-il personne d’autre que la RATP puisse célébrer en 2023 ? Une femme par exemple ? Quel message cela envoie-t-il à ses victimes ? elle a ajouté.
Poète maudit personnage
Gainsbourg est l'une des nombreuses personnalités publiques dont les comportements passés ont été dénoncés par plusieurs actrices, chanteuses – dont son épouse Jane Birkin – et mouvements féministes.
Il a adopté le style d'un provocateur poète maudit (poète maudit) dans les années 1980, lorsqu'il a provoqué de nombreux scandales publics, notamment des commentaires dégradants ou trop sexuels – dont beaucoup ont été tenus lors d'interviews télévisées ou de performances en direct.
Des incidents tristement célèbres incluent le fait d'avoir déclaré à Whitney Houston qu'il voulait coucher avec elle lors d'un talk-show en direct, de traiter la chanteuse française Catherine Ringer de « pute » et de brûler un billet de 500 francs à la télévision en direct, apparemment pour protester contre les taux élevés d'impôt sur le revenu en France.
Sa chanson la plus célèbre est « Lemon Incest », un morceau de cinq minutes chanté aux côtés de sa fille Charlotte, 13 ans.
Le clip vidéo suggestif représente les deux ensemble sur un lit.
Lire la suite : 10 chansons françaises qui ont fait débat au fil des années
“Toujours acceptable en 2023”
Les organisateurs de la pétition font également référence à ses œuvres moins connues pour soutenir leur opposition.
Citons notamment un film intitulé Charlotte Forever et les « féminicides sadiques et viols incestueux » des deux chansons « titicaca » et « La poupée qui fait ».
Un Publication Instagram détaillant certaines des paroles problématiques de ces chansons a également été publiée par un cosignataire de la pétition.
“(La décision de la RATP) fait qu'il est encore acceptable en 2023 de chanter des paroles sexistes, sexuellement violentes et pédocriminelles quand on est un homme”, estime l'auteur du post.
La pétition n'est pas la première à pointer du doigt certains comportements de Gainsbourg.
Jane Birkin a parlé de la violence domestique de son mari – quelque chose qu'il a publiquement reconnu – dans ses mémoires Munkey Diaries.
IDF Mobilités – l'autorité organisatrice qui contrôle le réseau des transports publics parisiens et qui a autorité sur la politique de dénomination – n'a pas répondu aux demandes de commentaires sur l'histoire.
Un parc du 19e arrondissement de Paris porte le nom de Gainsbourg en 2010.
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