Écoutez cet article
Environ 3 minutes
La version audio de cet article est générée par synthèse vocale, une technologie basée sur l’intelligence artificielle.
Les autorités polonaises envisagent d’inculper deux Ukrainiens de sabotage à caractère terroriste au nom de la Russie suite à une explosion qui a endommagé une voie ferrée utilisée pour les livraisons vers l’Ukraine, ont annoncé mercredi les procureurs.
Les autorités ont déclaré que les deux suspects avaient quitté la Pologne et traversé la frontière biélorusse dès qu’ils avaient commis l’attaque du week-end contre une voie ferrée reliant Varsovie à la frontière ukrainienne. Les autorités polonaises affirment que les deux Ukrainiens collaborent depuis longtemps avec les services secrets russes.
Plusieurs autres personnes ont été arrêtées en lien avec l’explosion ferroviaire, ont annoncé mercredi les procureurs. Ils n’ont pas fourni plus de détails.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a qualifié l’explosion d'”acte de sabotage sans précédent”. Le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski a déclaré qu’il s’agissait d’un « acte de terrorisme d’État ».
L’explosion a endommagé des voies ferrées près de Mika, à environ 100 kilomètres au sud-est de Varsovie. Personne n’a été blessé.
Lors d’un autre incident du week-end, des lignes électriques ont été détruites dans la région de Puławy, à environ 50 kilomètres de Lublin, dans l’est de la Pologne.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mercredi que les responsables ukrainiens pensaient également que le sabotage avait un « lien avec la Russie ».
“Personne, à l’exception des Russes, ne s’y intéresse”, a ajouté Zelensky après s’être entretenu avec Tusk.
Il a déclaré que l’Ukraine fournirait à la Pologne toutes les informations nécessaires et qu’un groupe de travail polono-ukrainien serait créé pour empêcher le sabotage russe.
Les responsables occidentaux ont accusé la Russie et ses mandataires d’avoir organisé des dizaines d’attaques et d’autres incidents à travers l’Europe depuis l’invasion de l’Ukraine il y a plus de trois ans, selon les données recueillies par l’Associated Press.
L’objectif de Moscou, selon les responsables occidentaux, est de saper le soutien à l’Ukraine, de susciter la peur et de diviser les sociétés européennes.
Le gouvernement polonais a annoncé mercredi qu’il déploierait jusqu’à 10 000 soldats pour soutenir la police dans la défense des infrastructures critiques à travers la Pologne.
Sikorski a déclaré mercredi qu’il ordonnerait la fermeture du dernier consulat russe encore en activité dans le pays en réponse à l’attaque.
“A ce propos, même si cela ne constituera pas notre réponse complète, j’ai décidé de retirer mon consentement au fonctionnement du dernier consulat russe à Gdansk”, a-t-il déclaré.
Deux autres consulats, à Cracovie et Poznan, avaient été fermés ces dernières années. L’ambassade de Russie à Varsovie reste ouverte.
En réponse, Moscou va “réduire la présence diplomatique et consulaire de la Pologne en Russie”, a déclaré l’agence de presse officielle RIA Novosti citant la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Interrogé sur les commentaires de Sikorski, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que “les relations entre la Russie et la Pologne se sont complètement détériorées”.
“C’est probablement une manifestation de cette dégradation, de la volonté des autorités polonaises de réduire à zéro toute possibilité de relations consulaires ou diplomatiques. Dans ce cas, on ne peut qu’exprimer des regrets”, a déclaré M. Peskov aux journalistes lors de sa conférence téléphonique quotidienne.
