Le chef de l'organisation ouest-africaine Cedeao a reporté sa visite à Dakar où il devait rencontrer le président Macky Sall.
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Le président nigérian et chef de la Cedeao, Bola Tinubu, devait rencontrer Sall aujourd'hui lundi.
Aucune nouvelle date de visite n'a été fixée à ce stade, selon des sources interrogées par RFI.
Lors de la réunion, le dirigeant nigérian devait appeler Sall à respecter la constitution de son pays et à éviter de plonger le Sénégal dans une crise durable.
Cela fait suite aux manifestations du week-end contre le report des élections présidentielles qui devaient avoir lieu à la fin du mois.
De violents affrontements avec la police ont entraîné la mort de trois étudiants à Dakar, la capitale, et à Ziguinchor, dans la région sud de la Casamance, fief de l'ex-leader du Pastef Ousmane Sonko.
Les électeurs sénégalais ont également manifesté ce week-end dans les capitales européennes.
“Les Sénégalais sont descendus dans la rue alors qu'ils subissent une terrible répression de la part des forces de défense et de sécurité”, a déclaré à RFI Patrice Mendy, représentant du parti Pastef en France.
“La République est en danger. Cette force doit se lever pour établir l'ordre. Elle doit servir la République, pas servir un homme ou son régime.”
Les manifestants se sont engagés à poursuivre leurs actions qui ont fait de Dakar une ville fantôme, les écoles et les bureaux restant fermés lundi matin.
Le groupe de la société civile Aar Sunu Election (« Protégeons nos élections ») organisera également des événements en porte-à-porte et des caravanes.
De nouvelles manifestations sont attendues mardi à travers le Sénégal.
Appel à des sanctions
Une ONG qui regroupe près d'un millier d'organisations de la société civile en Afrique de l'Ouest, le Forum de la société civile ouest-africaine (Foscao), a critiqué la Cedeao et l'Union africaine après la décision du président Sall de reporter les élections présidentielles.
Dans un communiqué, le Forum a appelé les deux institutions à prendre une position ferme contre la décision de Macky Sall.
Le directeur exécutif régional de Foscao, Komlan Messié, a déclaré à RFI que la crédibilité des deux organisations est en jeu.
« Il faut le dire : c'est un coup d'État constitutionnel. Il faut le traiter comme tel. C’est pourquoi nous appelons la Cedeao et l’Union africaine à agir rapidement et à utiliser la même énergie qu’elles utilisent pour condamner les coups d’État militaires, pour condamner ce coup d’État », a-t-il déclaré.
Pas de retour
Parallèlement, Sall a défendu sa décision de reporter les élections dans une interview accordée à Associated Press (AP), la première depuis l'annonce du report des élections.
Sall a balayé les allégations selon lesquelles la décision était inconstitutionnelle et qu’il avait créé une crise constitutionnelle.
Le pays a besoin de plus de temps pour résoudre les controverses sur la disqualification de certains candidats, a-t-il déclaré lors de l'entretien.
Dans une interview exclusive #SénégalLe président de la République démocratique du Congo défend le report des élections alors que de violentes manifestations éclatent dans tout le pays. Sall a rejeté les accusations selon lesquelles la décision était inconstitutionnelle, mais n'a pas dit s'il accepterait la décision d'un tribunal rejetant le retard. https://t.co/d3zFwYZpBQ
– Sam Mednick (@sammednick) 10 février 2024
L'Union européenne dimanche exhorté Les autorités sénégalaises doivent « garantir les libertés fondamentales ».
(avec fils de presse)