Le procès de 19 personnes accusées d’être impliquées dans une opération de trafic d’êtres humains ayant entraîné la mort de 39 migrants vietnamiens, morts asphyxiés dans un conteneur réfrigéré près de Londres, s’ouvre mardi à Paris.
Publié le:
1 minute
Les corps des migrants – dont deux n’avaient que 15 ans – ont été découverts à l’intérieur de l’unité scellée d’un port près de Londres en octobre 2019.
Ils avaient voyagé en camion du nord de la France jusqu’en Belgique avant de traverser la Manche vers la Grande-Bretagne.
Parmi les 19 accusés du procès français figurent des personnes de nationalité vietnamienne, française, chinoise, algérienne et marocaine.
Deux meneurs de l’opération – un Roumain et un Britannique – ont été reconnus coupables lors d’un procès en Grande-Bretagne et condamnés respectivement à 27 et 20 ans de prison, en 2021.
D’autres suspects, notamment les chauffeurs, ont été condamnés à 12 à 20 ans de prison, tandis qu’un tribunal belge a condamné à 15 ans de prison un Vietnamien pour avoir dirigé la cellule locale du réseau.
Les accusés du procès français risquent jusqu’à 10 ans de prison pour implication dans une bande de passeurs, tandis que quatre sont également accusés d’homicide involontaire.
Selon des écoutes téléphoniques, ils ont qualifié les migrants de « marchandises » ou de « poulets ».
Récits poignants des victimes
Parmi les accusés figurent des chauffeurs de taxi et des propriétaires d’appartements utilisés pour héberger des migrants dans la région parisienne, dont certains ont affirmé avoir subi des pressions de la part des gangs de passeurs.
Mais les procureurs ont déclaré dans une déclaration au tribunal que les accusés étaient motivés par l’argent.
Selon leur communiqué, cette affaire expose “les risques que ces réseaux font courir aux étrangers en quête d’exil : le risque de mort qui les attend en les entassés comme des animaux dans des camions réfrigérés”.
Le procès français devrait durer jusqu’au 10 novembre.
Au lendemain du drame, des récits poignants ont émergé des victimes, qui avaient pu contacter leurs familles depuis le camion.
Dans un message envoyé depuis le conteneur, Pham Thi Tra My, 26 ans, écrit à ses parents : “Maman, papa, je t’aime beaucoup. Je meurs, je ne peux plus respirer.”
Un autre homme a laissé un enregistrement disant : “Je veux revenir dans ma famille. Avoir une belle vie.”
(avec l’AFP)