Home Monde Le système d’aide actuel à Gaza est « voué à l’échec », prévient l’ONU

Le système d’aide actuel à Gaza est « voué à l’échec », prévient l’ONU

by News Team
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L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a averti lundi que le nombre limité de camions d’aide entrant à Gaza était insuffisant pour répondre aux « besoins humanitaires sans précédent » dans le territoire. D’autres agences ont mis en garde contre le risque de « retombées » dans la région.

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“La poignée de convois autorisés à transiter par Rafah n’est rien comparée aux besoins de plus de deux millions de personnes coincées à Gaza”, a déclaré le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, au Conseil de sécurité de l’ONU, faisant référence au seul poste frontière entre Gaza et l’Egypte.

Israël a déclenché une campagne de bombardements massive sur la bande de Gaza dirigée par le Hamas après que des hommes armés ont traversé la frontière le 7 octobre, tuant 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 230 otages, selon les responsables israéliens.

Les frappes ont rasé des milliers de bâtiments et, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, ont tué plus de 8 000 personnes, également pour la plupart des civils.

Selon le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric33 camions transportant de l’eau, de la nourriture et des fournitures médicales sont entrés dimanche à Gaza via Rafah.

Avant la guerre, quelque 500 camions transportant de l’aide et d’autres biens entraient chaque jour à Gaza.

“Le système en place pour permettre l’arrivée de l’aide à Gaza est voué à l’échec à moins qu’il n’y ait une volonté politique de rendre le flux de fournitures significatif, répondant aux besoins humanitaires sans précédent”, a déclaré Lazzarini, appelant le Conseil de sécurité à exiger un cessez-le-feu humanitaire immédiat.


Lazzarini a déclaré que 64 de ses collègues de l’UNRWA avaient été tués en un peu plus de trois semaines, “le plus grand nombre de travailleurs humanitaires de l’ONU tués dans un conflit en si peu de temps”.

Il a ajouté qu’un employé de l’ONU nommé Samir, ainsi que sa femme et ses huit enfants, avaient été tués quelques heures seulement avant la réunion.

“Mes collègues de l’UNRWA sont la seule lueur d’espoir pour toute la bande de Gaza… mais ils manquent de carburant, d’eau, de nourriture et de médicaments et ne pourront bientôt plus fonctionner”, a déclaré le responsable italo-suisse.

“Une population entière est en train d’être déshumanisée”, a-t-il prévenu.

“La vie des enfants”

La chef de l’UNICEF, Catherine Russell, a déclaré au conseil que son agence estimait que “le véritable coût de cette dernière escalade se mesurerait en vies d’enfants, de ceux perdus à cause de la violence et de ceux qu’elle a changés à jamais”.

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la semaine dernière une résolution non contraignante appelant à une trêve humanitaire immédiate, mais le Conseil de sécurité n’a jusqu’à présent pas réussi à parvenir à un accord sur un texte lié à la guerre.

Alors que les membres permanents que sont la Russie, la Chine et les États-Unis appliquent leur veto aux résolutions précédentes, les 10 membres élus du Conseil de sécurité ont commencé à travailler sur un nouveau projet dont ils espèrent qu’il recueillera un consensus.

“Nous avons les moyens de faire quelque chose et pourtant, nous échouons de manière répétée et honteuse”, a déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil de sécurité.

“Les yeux du monde nous regardent et ne s’éloigneront pas de notre pénible incapacité à agir.”


« Contagion à la Syrie »

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a également averti lundi que la Syrie se trouvait à son point “le plus dangereux” depuis longtemps, alors que la violence augmente et que les “retombées” de la guerre entre Israël et le Hamas commencent à avoir un impact.

La Syrie a « connu une instabilité et une violence croissantes, exacerbées par l’absence d’un processus politique significatif », a déclaré Geir Pedersen au Conseil de sécurité.

“Aujourd’hui, je tire la sonnette d’alarme : la situation est désormais la plus dangereuse depuis longtemps.”

“En plus de la violence émanant du conflit syrien lui-même, le peuple syrien est désormais confronté à la perspective terrifiante d’une potentielle escalade plus large”, a ajouté Pederson.

“Le débordement en Syrie n’est pas seulement un risque ; il a déjà commencé.”

Les forces américaines et alliées en Irak et en Syrie ont été attaquées à plusieurs reprises avec des drones et des roquettes ce mois-ci.

Washington a imputé la recrudescence des attaques aux forces soutenues par l’Iran, et des avions militaires américains ont mené des frappes contre des sites en Syrie qui, selon le Pentagone, étaient liés à Téhéran.

“L’urgence humanitaire en Syrie n’a fait que s’aggraver”, a ajouté Edem Wosornu, du Département des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).


« Ce mois-ci, plusieurs régions du nord de la Syrie ont connu une grave escalade des hostilités.

« C’est encore plus préoccupant à l’approche de la saison hivernale, avec environ 5,7 millions de personnes à travers le pays qui ont besoin d’une aide humanitaire pour des abris et des articles ménagers essentiels. »

Depuis la semaine dernière, le Liban est également sur le point d’être entraîné dans le conflit.

(avec AFP)



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