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Les lettres françaises saisies lors de la guerre entre la Grande-Bretagne et la France au XVIIIe siècle sont enfin ouvertes

by News Team
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Un chercheur français de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni a commencé à ouvrir des lettres non livrées écrites à des marins français lors d’une guerre entre la Grande-Bretagne et la France au XVIIIe siècle.

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Les responsables de l’Amirauté britannique considéraient à l’époque que les lettres n’avaient aucune signification militaire et la grande majorité traînait dans les archives, non ouvertes, jusqu’à ce qu’elles attirent l’attention du professeur d’histoire de Cambridge, Renaud Morieux.

“Je n’ai commandé la boîte que par curiosité”, a expliqué Morieux, dont les conclusions ont été publiées mardi dans la revue Annales. Histoire, Sciences Sociales.

Recevant trois piles de très petites lettres maintenues ensemble par un ruban, Morieux a déclaré avoir “réalisé que j’étais la première personne à lire ces messages très personnels depuis qu’ils ont été écrits”.

“Leurs destinataires n’ont pas eu cette chance. C’était très émouvant”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Après plus de 250 ans de poussière, les lettres sont en mesure de fournir un aperçu rare de la vie des marins et de leurs familles dans les années 1700.

La Royal Navy s’est emparée des messages pendant la guerre de Sept Ans, un conflit mondial qui s’est terminé en 1763 et qui a vu la Grande-Bretagne et la France mener des alliances rivales.

‘Bonne nuit mon cher ami’

Certaines lettres font référence au navire de guerre français Galatée, capturé par les Britanniques alors qu’il faisait route de Bordeaux vers Québec en 1758.

Morieux a identifié tous les membres de l’équipage du Galatée, composé de 181 hommes, avec des lettres adressées à un quart d’entre eux, et a également mené des recherches généalogiques sur les hommes et leurs correspondants.

“Je pourrais passer la nuit à vous écrire… Je suis votre épouse toujours fidèle”, écrit Marie Dubosc à son mari Louis Chamberlain, premier lieutenant du navire.

“Bonne nuit, mon cher ami. Il est minuit. Je pense qu’il est temps pour moi de me reposer.”

À l’insu de Marie, la Galatée avait été capturée. Louis n’a jamais reçu la lettre et sa femme est décédée l’année suivante, presque certainement avant sa libération par les Britanniques.

Dans une autre missive datée du 27 janvier 1758, la mère du jeune marin normand Nicolas Quesnel lui reproche son manque de communication.

“Je pense plus à vous qu’à moi… En tout cas je vous souhaite une bonne année remplie de bénédictions du Seigneur”, a écrit Marguerite, 61 ans, dans une lettre probablement dictée à quelqu’un d’autre.

“Je pense que je suis pour le tombeau, je suis malade depuis trois semaines. Faites mes compliments à Varin (un camarade de bord), c’est seulement sa femme qui me donne de vos nouvelles”, a-t-elle ajouté.

Expérience humaine universelle

Rien qu’en 1758, un tiers des marins français furent capturés par les Britanniques.

Pendant toute la durée de la guerre de Sept Ans, près de 65 000 personnes furent emprisonnées par les Britanniques.

Certains sont morts de maladie et de malnutrition, tandis que d’autres ont été libérés.

Les lettres auraient été le seul moyen dont disposaient leurs familles pour essayer de les contacter, a expliqué Morieux.

“Ces lettres parlent d’expériences humaines universelles, elles ne sont pas propres à la France ou au XVIIIe siècle”, a-t-il ajouté.

“Ils révèlent comment nous faisons tous face aux grands défis de la vie.

“Lorsque nous sommes séparés de nos proches par des événements indépendants de notre volonté comme la pandémie ou les guerres, nous devons trouver comment rester en contact, comment rassurer, prendre soin des gens et entretenir la passion”, a déclaré l’historien.

“Aujourd’hui, nous avons Zoom et WhatsApp. Au XVIIIe siècle, les gens n’avaient que des lettres, mais ce qu’ils écrivaient leur semble très familier.”

(avec l’AFP)

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