La mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali, la Minusma, a cédé le contrôle de l'un de ses derniers grands camps dans la région nord de Tombouctou à la junte au pouvoir dans le pays. Des sources de l'ONU ont déclaré avoir accéléré le retrait en raison de problèmes de sécurité urgents.
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Le dernier personnel de la Minusma a quitté la région de Tombouctou cette semaine, a déclaré un porte-parole de l'ONU aux médias, et la mission y a remis son camp lors d'une cérémonie officielle jeudi.
La Minusma a officiellement mis fin à ses opérations au Mali au début du mois, après une décennie dans le pays. Il devait initialement commencer à céder ses bases restantes à Tombouctou et à Gao, à l'est, en janvier.
Mais la situation sécuritaire précaire dans une région sujette aux attaques jihadistes a précipité un retrait plus rapide de Tombouctou.
“Face à l'absence de solution pour la sécurité intérieure de la base de la Minusma à Tombouctou, il était nécessaire de fermer cette base en urgence”, a déclaré à l'AFP une source onusienne, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Départ accéléré
La junte militaire du Mali, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2021, a exigé le départ immédiat de la Minusma en juin dernier, dans un contexte de détérioration des relations.
Depuis, il a restitué une douzaine de ses positions, dont certaines ont été attaquées par des groupes armés lors du retrait des casques bleus.
Le mois dernier, les rebelles touaregs ont affirmé s'être emparés d'un camp évacué par la Minusma dans la ville de Kidal, au nord du pays, sur fond de recrudescence des violences séparatistes.
L'ONU affirme qu'il faudrait généralement 18 mois pour mener à bien une mission de maintien de la paix de ce type, mais elle vise à avancer plus rapidement au Mali.
“Depuis juillet, la mission a retiré près de 1 867 militaires et 173 policiers, ainsi que 226 civils de Tombouctou”, a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric à l'agence de presse chinoise Xinhua.
Ce départ brutal inquiète les fournisseurs locaux, selon Serge Daniel, correspondant Afrique de l'Ouest de RFI, qui rapporte que les ouvriers et sous-traitants embauchés par la mission craignent de ne pas percevoir l'intégralité de leurs honoraires, la mission étant interrompue.
(avec AFP)