Une frappe israélienne dans le sud du Liban a tué mercredi un haut commandant du Hezbollah alors que les tensions entre les deux parties continuent de monter, a déclaré un responsable du Hezbollah à l’Associated Press.
La frappe près de la ville côtière de Tyr, dans le sud du pays, a eu lieu alors que les efforts diplomatiques mondiaux se sont intensifiés ces dernières semaines pour empêcher l’escalade des affrontements entre le Hezbollah et l’armée israélienne de dégénérer en une guerre totale qui pourrait éventuellement conduire à une confrontation directe entre Israël et l’Iran.
Selon un communiqué du Hezbollah, le commandant tué s’appelle Mohammad Naameh Nasser, connu sous son nom de guerre “Abu Naameh”. Un responsable du Hezbollah, s’exprimant sous couvert d’anonymat conformément au règlement, a déclaré qu’il s’agissait du chef de l’unité Aziz du groupe, l’une des trois divisions régionales du sud du Liban.
Naameh est le plus haut responsable du groupe soutenu par l’Iran tué depuis Taleb Sami Abdullah, tué dans une frappe aérienne le 11 juin. Dans un discours en l’honneur d’Abdullah, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré qu’il avait joué un rôle central sur la ligne de front depuis le début des affrontements le 8 octobre, à la tête de l’unité Nasr.
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Le Hezbollah a déclaré qu’en réponse à l’assassinat de Nasser, il a lancé des roquettes Falaq avec des ogives lourdes visant le quartier général de la 769e brigade de l’armée israélienne à Kiryat Shmona, ainsi que 100 salves de roquettes Katyusha visant le quartier général de la 210e division israélienne et la base aérienne de Kilaa sur les hauteurs du Golan syrien occupé par Israël.
Le groupe a également partagé des images de Nasser participant à ce qu’ils ont dit être une opération dans un avant-poste militaire israélien dans le sud du Liban en 1999, à l’époque où le pays était sous occupation.
Dans une vidéo diffusée par les médias locaux, on peut voir des habitants se précipiter vers un véhicule calciné avec un important panache de fumée. La Défense civile a déclaré que ses premiers intervenants ont transporté une personne blessée non identifiée à l’hôpital.
L’armée israélienne a reconnu l’attaque, affirmant que Nasser et Abdallah étaient “deux des plus importants militants du Hezbollah” dans le sud du Liban. Elle a ajouté que Nasser avait mené des attaques depuis le sud-ouest du Liban.
Le Hezbollah a lancé des roquettes sur le nord d’Israël au lendemain d’une attaque surprise du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, ce qui a donné lieu à des affrontements limités le long de la frontière. Les attaques se sont depuis progressivement intensifiées, le Hezbollah ayant introduit de nouvelles armes dans ses attaques et Israël frappant plus profondément au Liban.
Le groupe affirme qu’il cessera ses attaques une fois qu’un cessez-le-feu sera instauré dans la bande de Gaza. D’ici là, il continuera ses attaques pour faire pression sur Israël et la communauté internationale. Les responsables israéliens ont menacé de lancer une opération militaire de plus grande envergure si le Hezbollah ne mettait pas fin à ses attaques.
Le chef adjoint du Hezbollah, Cheikh Naim Kassem, a déclaré lundi à l’Associated Press qu’Israël ne pouvait pas s’attendre à ce que les attaques du groupe restent limitées s’il lançait une opération militaire au Liban, même si son objectif était de maintenir le conflit en dessous du seuil d’une guerre totale. Des alliés, dont des milliers de miliciens soutenus par l’Iran en Irak, ont proposé de rejoindre le Hezbollah sur les lignes de front.
Les frappes aériennes israéliennes sur le Liban depuis octobre ont fait plus de 450 morts, en majorité des combattants du Hezbollah, mais aussi plus de 80 civils et non-combattants. Du côté israélien, 16 soldats et 11 civils ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza. Des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière ont également été déplacées.
Le conseiller principal du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, qui fait la navette entre le Liban et Israël, doit rencontrer mercredi à Paris l’envoyé du président français Emmanuel Macron au Liban, Jean-Yves Le Drian, dans le cadre de ses efforts diplomatiques en cours pour mettre fin au conflit.
Des responsables français ont invité Hochstein dans la capitale française pour discuter des derniers développements dans leurs querelles diplomatiques en cours, selon des responsables de l’administration qui ont parlé sous couvert d’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à commenter publiquement.
