L’armée malienne affirme se rapprocher de la ville de Kidal, dans le nord du pays, au milieu d’informations faisant état d’affrontements avec des groupes séparatistes et rebelles touaregs. Depuis plusieurs jours, la tension monte autour de la ville stratégique, provoquant la fuite des civils.
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Depuis qu’ils ont pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2020, les dirigeants militaires du pays africain ont donné pour priorité de rétablir la souveraineté sur toutes les régions et Kidal pourrait devenir un champ de bataille clé.
Des sources militaires, politiques et rebelles ont toutes fait état de ces affrontements.
Mais des détails tels que le bilan des victimes ou les tactiques utilisées n’ont pas pu être confirmés de manière indépendante dans cette région éloignée.
Les rebelles de Kidal ont coupé vendredi les liaisons téléphoniques en prévision d’une offensive de l’armée après plusieurs jours de frappes aériennes.
Le Cadre stratégique permanent (CSP-PSD), une alliance de groupes armés à majorité touareg, a déclaré avoir été impliqué dans des “combats vigoureux” contre un convoi de soldats de l’armée soutenus par des mercenaires du groupe russe Wagner.
Le message du CSP sur les réseaux sociaux indique que « des pertes considérables » ont été infligées au convoi qui s’est retiré.
Ligne défensive brisée
L’armée a toutefois indiqué sur les réseaux sociaux avoir “brisé la ligne défensive” mise en place par les rebelles près de Kidal, et assuré qu’elle poursuivait son avance, qui “sera menée avec succès”.
Un peu plus tôt, un officier de l’armée avait déclaré à l’AFP : “Nous sommes à quelques dizaines de kilomètres de Kidal.
“Nous poursuivons notre progression pour sécuriser l’ensemble du territoire”, a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat.
Deux élus locaux, s’exprimant eux aussi sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité du sujet, ont indiqué qu’il y avait des combats près de Kidal.
“Les combats ont commencé, il y a beaucoup de tirs”, a déclaré l’un d’entre eux, ajoutant qu’un grand nombre de combattants de Wagner, que la junte au pouvoir avait appelés il y a deux ans, étaient présents.
Un autre responsable local a déclaré que “les civils fuient la ville. Nous devons nous attendre à un long conflit”.
Quelque 25 000 personnes vivent dans la zone désertique de Kidal, un site clé sur la route d’Algérie et un foyer historique d’insurrection.
L’armée malienne a annoncé jeudi le début de ce qu’elle appelle des “mouvements stratégiques visant à sécuriser et éradiquer toutes les menaces terroristes dans la région de Kidal”.
Un important convoi militaire stationné depuis début octobre à Anéfis, à environ 110 kilomètres au sud, s’est mis en route vers Kidal.
Crise depuis 2012
Les rebelles touaregs ont repris les armes en août et la population se prépare depuis à un affrontement.
Les Touaregs avaient déjà lancé une insurrection en 2012, infligeant des défaites humiliantes à l’armée avant d’accepter un cessez-le-feu en 2014 et un accord de paix en 2015.
Le soulèvement de 2012 a coïncidé avec des insurrections de groupes islamistes radicaux qui n’ont jamais cessé de combattre Bamako, plongeant le Mali dans une crise politique, sécuritaire et humanitaire qui s’est propagée au Burkina Faso et au Niger voisins.
Le retrait d’une mission de maintien de la paix de l’ONU depuis que l’armée a pris le pouvoir a ajouté à l’instabilité.
Un officier a parlé samedi de combats près d’un camp de Kidal que la force de l’ONU a récemment évacué.
(avec l’AFP)
