Le Premier ministre sénégalais Amadou Ba a promis de conduire le pays vers « plus de paix et de prospérité » après que le parti au pouvoir l'a officiellement choisi pour remplacer le président sortant Macky Sall.
Publié le:
2 minutes
Bien que Sall ait déjà désigné Ba comme son successeur préféré, son soutien a été officiellement confirmé jeudi par les délégués de l’Alliance pour la République, qui l’ont désigné comme leur candidat aux élections de février 2024.
Sall a pris le pouvoir en 2012 et ne brigue pas un troisième mandat car la Constitution l’empêche.
Ba – ancien inspecteur des impôts – est Premier ministre depuis septembre 2022 et a précédemment occupé les principaux ministères des Affaires étrangères et des Finances.
S'exprimant lors de la cérémonie dans un hôtel de Dakar en présence du parti au pouvoir et de ses alliés, Ba a annoncé : “Je suis honoré de vous dire que j'accepte d'être votre candidat”.
Une foule de partisans a rejoint les membres du parti sur place.
Mariama, venue de Mbao, dans la banlieue de Dakar, a déclaré à RFI : « Amadou Ba est aux côtés du président de la République depuis très longtemps. J'ai confiance en lui.”
“Il sait faire de la politique”, renchérit Papis Dioup, un autre sympathisant.
“C'est un intellectuel. Il sait ce qu'il fait. Et c'est pourquoi nous sommes là pour lui.”
Préféré?
L'homme de 62 ans a été désigné par les analystes comme favori pour remporter les élections dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, mais il fait face à un terrain de jeu serré.
Selon la presse, plus de 200 candidats ont déclaré leur intérêt à se présenter au parti au pouvoir, parmi lesquels l'ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et l'ancien ministre de l'Intérieur Aly Ngouille Ndiaye.
Sall, s'exprimant lors de la cérémonie de nomination, a salué le bilan “exceptionnel” de Ba, mais a mis en garde contre les difficultés à venir.
“Le premier défi auquel vous serez confronté sera celui de la migration clandestine et de l'emploi des jeunes à travers de nouveaux mécanismes à inventer”, a-t-il déclaré.
En réponse, Ba a déclaré : « Je sais que les Sénégalais veulent avoir comme successeur du Président de la République Macky Sall quelqu'un qui saura consolider ce qu'il a fait, quelqu'un qui saura puiser dans son héritage, voire même mieux et plus vite.”
Ba pourrait également faire face à un défi féroce de la part du leader de l’opposition Ousmane Sonko, qui a dû se battre pour être inscrit sur les listes électorales.
Cet homme politique incendiaire de 49 ans est arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019 et est engagé dans une bataille juridique de plus de deux ans avec l'État suite à sa condamnation par contumace pour corruption morale d'un jeune.
La semaine dernière, un tribunal a décidé que Sonko serait réinscrit sur les listes électorales, ce qui lui permettrait potentiellement de se présenter à la présidentielle, mais les avocats de l'État ont déclaré qu'ils prévoyaient de faire appel.
Les candidats ont jusqu'au 26 décembre pour s'inscrire aux élections, le Conseil constitutionnel devant se prononcer sur leur éligibilité d'ici la fin du mois.
(avec AFP)
