Un syndicat d'agriculteurs français a averti qu'il pourrait y avoir de futurs barrages routiers – où les agriculteurs bloquent les routes en conduisant lentement un convoi de tracteurs – pour dénoncer ce qu'il considère comme un manque d'action du gouvernement.
Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a exigé que le Premier ministre Gabriel Attal réponde aux revendications des agriculteurs avant le 24 février.
Cette date marque le début du Salon annuel de l'Agriculture de Paris, qui se tiendra au parc des expositions de la Porte de Versailles.
M. Rousseau a déclaré que M. Attal avait fait plusieurs promesses au secteur, mais qu'aucune mesure n'avait été prise pour les donner suite, même après que les agriculteurs ont fermé des routes, dont 400 km d'autoroutes entre la France et l'Espagne, lors d'un blocus le mois dernier (janvier 2024). .
« Il n'y a pas eu la moindre allusion à une réunion. Nous voulons voir les contours concrets des décisions qui changeront la vie des agriculteurs », a déclaré M. Rousseau sur BFMTV le 11 février. « Cela fait dix jours que je n'ai pas vu le ministre de l'Agriculture ni le Premier ministre.
“Nous souhaitons que les annonces soient faites avant le Salon de l'Agriculture, ou du moins dès son ouverture, car nous sommes conscients qu'il y a un certain nombre de dossiers qui prendront du temps”, a-t-il déclaré. « Le temps ne joue pas en notre faveur. Nous devons accélérer (en ce qui concerne les changements).
Il a déclaré que le syndicat recherchait des « signes concrets » démontrant que les mesures promises seraient mises en œuvre, et que de nombreux agriculteurs ont actuellement « du mal à croire » qu'elles se réaliseront.
Mesures et réunion
Pourtant, M. Rousseau a admis qu'il devait rencontrer M. Attal mardi 13 février, pour discuter des problèmes auxquels l'industrie est confrontée et des engagements du gouvernement à l'aider.
La rencontre est prévue à 15h30, avec également le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et sa ministre d'Etat, Agnès Pannier-Runacher, a confirmé le cabinet du Premier ministre le 12 février.
Les blocages précédents ont incité le gouvernement à annoncer des mesures, notamment :
- Versement des aides de la Politique Agricole Commune européenne (PAC) d’ici le 15 mars
- Un périmètre de 150 millions d’euros pour les éleveurs « dès cette année »
- Un « renforcement » de la loi tarifaire EGalim pour protéger les revenus des agriculteurs
- Une pause dans le plan Ecophyto pour réduire l'usage des pesticides
- Le rejet de l'accord commercial entre l'Union européenne et les pays du MERCOSUR (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay)
- Contrôles supplémentaires sur l'origine française des produits
M. Rousseau a ajouté qu'il n'excluait pas la possibilité de nouvelles manifestations. “Si au moment du spectacle, nous n'avons rien eu, ou des résultats qui ne sont pas à la hauteur des attentes… S'il n'y a pas (d'accord), nous reviendrons”, a-t-il déclaré.
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Blocages d'autoroutes
À la fin du mois dernier (janvier 2024), des centaines d’agriculteurs ont bloqué les routes entre la France et l’Espagne et ont appelé à un « blocus de Paris » pour appeler à plus d’action. Les autoroutes A7 et A9 ont été fermées et l'accès à des villes comme Bordeaux, Montpellier, Lyon et Paris a été perturbé.
Des agriculteurs en tracteurs ont commencé à converger autour de Paris le 26 janvier, avec l'intention de « bloquer la capitale », mais le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que l'entrée dans la capitale était « une ligne rouge ». Il a annoncé le déploiement de 15 000 policiers et gendarmes ainsi que de véhicules blindés et d'hélicoptères pour éviter toute perturbation.
Le ministre de l’Intérieur avait déclaré le 28 janvier qu’il « souhaiterait les soutenir politiquement ».
Ces blocages ne sont pas nouveaux : en 2017, des centaines d’éleveurs ont bloqué les routes en Normandie pour protester contre la chute des prix et le manque de sécurité de l’emploi.
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