Joseph Boakai a été élu président du Libéria avec 50,64% des voix, devançant le président George Weah qui a obtenu 49,36%, selon les résultats définitifs annoncés lundi par la commission électorale.
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Cela signifie que Boakai a gagné avec une marge de seulement 20 567 voix.
Boakai, 78 ans, est un homme politique expérimenté, ayant été vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf, la première femme chef d’État élue d’Afrique, de 2006 à 2018.
Weah avait déjà reconnu sa défaite vendredi soir, sur la base des résultats de plus de 99,98 pour cent des bureaux de vote.
Éloge démocratique
Le président sortant a été félicité pour avoir cédé et pour avoir favorisé une transition non violente dans une région marquée par des coups d’État.
“Les Libériens ont une fois de plus démontré que la démocratie est vivante dans la région de la CEDEAO et que le changement est possible par des moyens pacifiques”, a déclaré la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans un communiqué.
Depuis 2020, les États de la CEDEAO ont connu un certain nombre de changements brusques de régime, les forces militaires prenant le pouvoir dans quatre des quinze pays membres, notamment le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger.
Weah a été élu pour la première fois il y a six ans, après être devenu le premier footballeur africain à remporter à la fois le trophée du Joueur mondial de l’année de la FIFA et le Ballon d’Or.
Son élection avait suscité de grands espoirs de changement au Libéria, qui est encore sous le choc de guerres civiles consécutives et de l’épidémie d’Ebola de 2014-2016.
Mais les critiques l’ont accusé, ainsi que son gouvernement, de corruption et de ne pas avoir tenu sa promesse d’améliorer la vie des plus pauvres.
La réaction de Weah
Alors que son parti a perdu, “le Libéria a gagné”, avait déclaré Weah à la radio.
Weah a déclaré qu’il avait parlé à l’homme qu’il a appelé le “président élu” pour le féliciter et a exhorté ses partisans à accepter le résultat des élections.
“C’est le moment de faire preuve de grâce dans la défaite”, a-t-il déclaré, ajoutant : “Notre heure reviendra”.
L’Union africaine (UA) a adressé lundi ses félicitations à Boakai : le président de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a également appelé “toutes les parties à continuer de faire preuve de maturité et d’adopter le dialogue pour consolider la démocratie”.
“Dans un contexte où la démocratie connaît des turbulences dans notre région, c’est un exemple clair qui montre qu’il y a toujours de l’espoir pour la démocratie en Afrique de l’Ouest”, a déclaré à RFI le Dr Abdel-Fatau Musah, commissaire de la CEDEAO chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité. correspondante Bineta Diagne. “Nous avons besoin d’élections inclusives. Cela contribuera à renforcer la démocratie.”
Le président américain Joe Biden a également adressé ses félicitations à Boakai, tout en félicitant Weah pour « avoir respecté la volonté du peuple et placé le patriotisme avant la politique ».
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a salué la concession de Weah, affirmant qu’elle avait évité toute forme de crise sociopolitique.
“Il a défié le stéréotype selon lequel les transitions pacifiques du pouvoir sont intenables en Afrique de l’Ouest”, a déclaré Tinubu.
Plusieurs élections présidentielles sont prévues dans la région en 2024, notamment au Sénégal, au Ghana et en Mauritanie, ainsi qu’au Mali et au Burkina Faso, dirigés par l’armée.
