Une frappe aérienne massive sur un hôpital de Gaza a tué des centaines de personnes et provoqué le choc et la fureur dans le monde entier, les dirigeants européens promettant « une ligne d’action claire et unifiée ». Le président français Emmanuel Macron a déclaré que « rien ne peut justifier de prendre pour cible des civils » et a appelé à un accès humanitaire à la bande côtière « sans délai ».
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Le Hamas affirme qu’Israël était à l’origine de l’explosion de mardi, mais l’armée israélienne a nié toute implication et a imputé la faute aux roquettes ratées par le groupe militant palestinien Jihad islamique.
Les militants ont qualifié les accusations israéliennes de « mensonges ».
L’hôpital baptiste Al-Ahli abritait des milliers de personnes déplacées lorsqu’il a été touché, a indiqué le ministère palestinien de la Santé, ajoutant que de nombreuses victimes se trouvaient encore sous les décombres.
Les autorités du Hamas ont déclaré qu’au moins 500 personnes avaient été tuées, mais un porte-parole de la défense civile de Gaza a estimé ce chiffre à environ 300.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré trois jours de deuil.
Le président américain Joe Biden, qui a atterri en Israël et rencontré mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a assuré que Washington fournirait à Israël tout ce dont il a besoin pour se défendre.
Biden a déclaré que l’attaque de l’hôpital semblait avoir été provoquée “par l’autre équipe”, ajoutant qu’il y avait “beaucoup de gens qui n’en étaient pas sûrs, nous devons donc surmonter beaucoup de choses”.
Un sommet en Jordanie avec des dirigeants arabes auquel Biden devait assister a été annulé.
Le monde réagit
À la suite d’une vidéoconférence d’urgence des dirigeants de l’UE visant à coordonner la ligne du bloc sur le conflit, le chef du Conseil de l’UE, Charles Michel, a déclaré : « Une attaque contre une infrastructure civile n’est pas conforme au droit international. »
La chef de l’UE, Ursula von der Leyen, a déclaré mercredi qu’il n’y avait “aucune excuse pour frapper un hôpital rempli de civils” à Gaza, mais n’a pas attribué la responsabilité de l’explosion.
Von der Leyen, qui s’est rendue en Israël vendredi dernier en signe de solidarité, a été critiquée par certains pays de l’Union européenne pour son parti pris perçu en faveur d’Israël au détriment des civils palestiniens.
Le chef de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a accusé Israël de commettre un crime de guerre.
“Il n’y a pas de mots pour exprimer pleinement notre condamnation du bombardement israélien d’un hôpital de Gaza aujourd’hui, tuant des centaines de personnes”, a déclaré Faki sur X en exhortant la communauté internationale à agir.
La Russie a qualifié cette frappe de crime choquant, ajoutant qu’Israël devrait fournir des images satellite pour prouver qu’il n’était pas impliqué.
“Jour de colère”
Des manifestations de masse ont éclaté au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Cisjordanie, tandis que le mouvement libanais Hezbollah a appelé à une « journée de colère » mercredi, appelant ses compatriotes musulmans et arabes à « descendre immédiatement dans les rues et sur les places pour exprimer une intense colère ».
Des manifestants se sont rassemblés mercredi matin devant les ambassades britannique et française à Téhéran, la capitale iranienne.
“Mort à la France et à l’Angleterre”, ont crié les manifestants en jetant des œufs sur les murs de l’ambassade de France.
Des milliers de manifestants en colère se sont rassemblés devant l’ambassade de France en Tunisie.
“Les Français et les Américains sont les alliés des sionistes”, ont crié les manifestants, selon un journaliste de l’AFP.
Crise humanitaire
Abritant 2,2 millions d’habitants, Gaza est assiégée par Israël depuis plus d’une semaine, en réponse aux attaques meurtrières du Hamas le 7 octobre.
Les hôpitaux ont du mal à soigner les blessés, fonctionnant avec des pénuries d’électricité et d’eau.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
« Mon cœur va aux familles des victimes. Les hôpitaux et le personnel médical sont sous la protection du droit humanitaire international », a-t-il déclaré, ajoutant que le terrorisme du Hamas ne justifie pas une « punition collective » du peuple palestinien.
L’Organisation mondiale de la santé a appelé à l’arrêt des bombardements sur Gaza et à l’ouverture du poste frontière de Rafah avec l’Égypte pour permettre l’arrivée de l’aide.
