Israël a frappé dimanche des cibles à Gaza dans sa guerre contre le Hamas déclenchée par les attaques du 7 octobre, alors que l'inquiétude internationale s'est intensifiée face au nombre croissant de morts parmi les civils au troisième jour de combat après la fin de la trêve.
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Plus de 15 500 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien assiégé, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, en plus de huit semaines de combats et de bombardements intenses.
Les frappes aériennes et d'artillerie israéliennes ont frappé la frontière nord de Gaza avec Israël, projetant d'épais nuages de fumée et de poussière dans le ciel.
L'armée israélienne a signalé dimanche 17 salves de roquettes depuis Gaza vers Israël, ajoutant que la plupart ont été interceptées et qu'il n'y a eu que de légers dégâts matériels.
L'agence humanitaire des Nations Unies OCHA a déclaré qu'au moins 160 morts palestiniens ont été signalées dans deux incidents samedi dans le nord de Gaza : le bombardement d'un immeuble de six étages dans le camp de réfugiés de Jabalia et d'un pâté de maisons entier dans la ville de Gaza.
Des rafales répétées de tirs d'armes automatiques lourdes ont été entendues sur une livecam de l'AFPTV.
La guerre a éclaté lorsque des militants du Hamas ont fait irruption à travers la frontière militarisée de Gaza vers Israël le 7 octobre et ont tué environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, tout en prenant environ 240 otages, selon les autorités israéliennes.
Une trêve de sept jours, négociée par le Qatar avec le soutien de l'Égypte et des États-Unis, a conduit à la libération de 80 otages israéliens en échange de 240 prisonniers palestiniens avant son expiration vendredi matin. Plus de deux douzaines d'autres captifs ont été libérés de Gaza dans le cadre d'accords distincts.
Après ces attaques sans précédent, Israël a lancé une campagne aérienne et terrestre dans le but déclaré de détruire le Hamas, qui, selon les autorités de Gaza, a tué principalement des femmes et des enfants.
“Aucun endroit sûr”
L'armée israélienne a déclaré avoir mené environ 10 000 frappes aériennes depuis le début de la guerre.
L'armée a également déclaré avoir localisé plus de 800 puits menant aux tunnels du Hamas et en avoir “détruit” environ 500, ajoutant que beaucoup se trouvaient à proximité ou à l'intérieur de bâtiments civils tels que des écoles et des mosquées.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, s'est alarmé du fait que des centaines de milliers de Gazaouis “sont confinés dans des zones de plus en plus petites” dans le sud du territoire.
“Il n'y a aucun endroit sûr à Gaza”, a-t-il déclaré.
Le Hamas et un autre groupe militant, le Jihad islamique, ont annoncé des « barrages de roquettes » contre plusieurs villes israéliennes, dont Tel Aviv, et Israël a déclaré que deux de ses soldats étaient morts au combat, le premier depuis la fin de la trêve.
L'armée a déclaré qu'une frappe de drone avait “éliminé” cinq militants du Hamas.
Des avions de combat et des hélicoptères ont également frappé « des puits de tunnel, des centres de commandement et des installations de stockage d'armes », tandis que les forces navales ont frappé des navires et des armes du Hamas, selon le communiqué.
Des combats ont également éclaté à la frontière nord d'Israël avec le Liban.
L'armée israélienne a déclaré qu'elle avait lancé des frappes d'artillerie en réponse aux tirs transfrontaliers et que ses avions de combat avaient touché un certain nombre de cibles liées au groupe militant libanais Hezbollah.
Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, a déclaré avoir lancé plusieurs attaques contre des positions israéliennes, notamment une frappe de missile sur un véhicule militaire.
« Trop » d'innocents tués
Les États-Unis, alliés d'Israël, qui lui fournissent chaque année des milliards de dollars d'aide militaire, ont intensifié leurs appels à la protection des civils de Gaza.
“Trop de Palestiniens innocents ont été tués”, a déclaré la vice-présidente Kamala Harris aux journalistes lors des négociations de l'ONU sur le climat à Dubaï.
Le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy, a déclaré que la responsabilité de ces décès incombait au Hamas et que les personnes tuées « seraient encore en vie » si le groupe n'avait pas perpétré les attaques du 7 octobre.
Dans une nouvelle estimation, OCHA a indiqué qu'environ 1,8 million de personnes à Gaza, soit environ 75 pour cent de la population, ont été déplacées, la plupart dans des abris surpeuplés et insalubres.
Jumana Murad a déclaré que son fils Mohammad, 19 ans, avait été tué alors qu'il tentait d'aider des femmes et des enfants à sortir d'une tente à l'intérieur d'une école.
“Un éclat d'obus l'a touché à la tête”, a-t-elle raconté à l'AFP avant de fondre en larmes.
L’hôpital Nasser de Khan Yunis, dans le sud de Gaza, débordait de blessés et de morts.
Le chef de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que certains patients y étaient soignés à même le sol, dans des conditions « inimaginables pour la fourniture de soins de santé ».
Les informations faisant état d'hostilités en cours et de bombardements intenses en #Gaza sont pétrifiants.
Hier, notre équipe a visité l'hôpital médical Nassar, dans le sud. Il était rempli de 1 000 patients, soit 3 fois sa capacité. D’innombrables personnes cherchaient refuge, remplissant chaque recoin du…
– Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) 3 décembre 2023
Les habitants de Gaza manquent de nourriture, d'eau et d'autres produits de première nécessité, et l'aide qui leur parvient est « une goutte d'eau dans l'océan des besoins », a déclaré Adnan Abu Hasna, porte-parole de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA.
Le pape François a déploré « tant de souffrances à Gaza » et a exhorté les personnes impliquées à parvenir à un nouvel accord de cessez-le-feu.
(AFP)
