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L'avenir de la Cedeao est menacé après le départ du Niger, du Mali et du Burkina Faso

by News Team
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Le retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso du bloc économique ouest-africain a suscité de vives réactions parmi les membres du groupe, certains promettant de revenir sur la décision des pays du Sahel avant qu'il ne soit trop tard. Mais certains se demandent déjà si l’organisation pourra survivre à la scission.

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Le Mali et le Burkina Faso ont envoyé lundi une « mise en demeure » de leur retrait du bloc ouest-africain de la Cédéao. Le Niger a suivi mardi.

Ces notes émanaient des régimes militaires des trois pays, qui avaient annoncé dimanche leur intention de se retirer du bloc, l'accusant de constituer une menace pour leur souveraineté.

La principale raison du retrait semble avoir été les lourdes sanctions imposées par le groupe régional aux trois pays à la suite des coups d'État militaires qui ont renversé les gouvernements civils élus.

La Cedeao a officiellement répondu dans un communiqué qu'elle attendait “une notification formelle et directe” des pays.

Mais la plupart des membres tentent déjà d'annuler ce retrait, notamment le géant africain Nigeria, le pays le plus peuplé du continent, qui préside actuellement le bloc.

Une Cedeao plus faible, une AES plus forte ?

Si les trois juntes quittent la Cedeao, le groupe économique perdrait d'importants contributeurs, notamment en matière de bétail et de nourriture, comme l'a déclaré à RFI l'ancien premier ministre béninois Lionel Zinsou.

Économiquement, la plupart des pays de la Cedeao « sont interdépendants » selon les experts.

Le trio avait formé en septembre l’Alliance des États du Sahel (AES) pour lutter contre les groupes jihadistes, qui serviront désormais au-delà d’un simple cadre militaire.

Leur objectif semble être de renforcer leur Alliance, non seulement militairement, mais aussi politiquement et économiquement.

“L'AES repose sur un traité d'alliance de sécurité collective, pour se soutenir mutuellement en cas d'agression”, a expliqué à RFI le chercheur en droit international Julien Antouly. “On peut l'imaginer évoluer vers une coopération économique, une alliance diplomatique, pour former un véritable bloc et faire contrepoids aux autres Etats de la Cedeao”.

Le capitaine Ibrahim Traoré, l'actuel chef de la junte au Burkina Faso, a également déclaré aux journalistes que les pays envisageaient de quitter la monnaie commune de l'Afrique de l'Ouest, le franc CFA, considéré par beaucoup comme un héritage négatif et préjudiciable du colonialisme.

Des personnes brandissent des drapeaux du Niger, du Mali et du Burkina Faso lors d'un rassemblement à Niamey, au Niger, le 29 décembre 2023. © Boureima Hama / AFP

Des défis de tous côtés

Le retrait des trois pays ne se fera pas sans difficultés.

Premièrement, selon les statuts du bloc, le retrait ne peut prendre effet qu’au moins un an après la notification officielle.

Ensuite, si elle se confirmait, elle affecterait la circulation des biens et des populations, les citoyens risquant de perdre leur droit de voyager librement sans visa pendant 90 jours dans le reste du bloc, et de commercer sans ajouter de taxes.


Le Mali, le Burkina Faso et le Niger étaient membres fondateurs de la Cedeao en 1975, qui comprenait également le Togo, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Sénégal, la Sierra Leone ainsi que le Nigeria.

Les trois pays n’ont pas non plus d’accès à la mer et, sans la coopération du Togo et du Bénin voisins, ils pourraient perdre leur connexion avec n’importe quel port, même si le Maroc a proposé son aide dans ce domaine.

Certains experts ont décrit le retrait comme une preuve de la fragilité des trois juntes.

Mais selon le Timbuku Institute, cela « représente aussi une nette régression de la situation sécuritaire de la région de la Cedeao en tant qu’espace homogène de coopération sécuritaire collective, où les risques et menaces de conflit interétatique avaient été quasiment éliminés.

Mission de médiation

La Sierra Leone a également vivement réagi. Timothy Kabba, son ministre des Affaires étrangères, fait partie de la mission de médiation de la Cedeao au Niger. Il a déclaré à RFI que cette décision constitue une menace pour la paix, la sécurité et la stabilité de l'ensemble de la communauté.

“La Cedeao doit veiller à ce que ces membres importants de notre communauté ne se retirent pas et ne quittent pas la communauté, a-t-il déclaré. “Ils sont confrontés non seulement à leur instabilité politique, mais aussi à des groupes terroristes comme le mouvement Al-Qaïda et Daesh”, a ajouté Kabba. “c'est pourquoi il est un peu inquiétant que ces pays fassent cavalier seul.”

Le Togo a envoyé lundi son ministre de l'Administration territoriale, Hodabalo Awaté, à Niamey, pour rencontrer les autorités de transition nigériennes. Il n'a pas encore communiqué sur le résultat.

Les chefs d'État discutent actuellement de deux options : un sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria, peut-être même ce week-end, ou une réunion des chefs d'État de la Cedeao lors du prochain sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba mi-février.

Mais pour Babacar Ndiaye, de l'Institut Timbuku, « la France et la Cedeao ont été les premières victimes des gifles diplomatiques de l'AES. La question est donc désormais de savoir qui sera le prochain sur la liste ? Pas s'ils peuvent modifier leurs relations avec les pays actuels. Régimes ouest-africains.



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