Les dirigeants des Balkans occidentaux et de plusieurs pays européens se réunissent pour un sommet annuel à Tirana, la capitale albanaise, avec peu de décisions concrètes attendues dans un contexte de tensions accrues dans la région.
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Ces dernières semaines, les frictions entre Belgrade et Pristina ont atteint leur plus haut niveau depuis des années, suite à la mort d’un policier et de trois hommes armés serbes lors d’affrontements dans le nord du Kosovo.
À l’ordre du jour de la réunion de cette année figurent les discussions sur une plus grande convergence avec l’Union européenne et sur “le soutien à la transition écologique et numérique” dans la région.
Au cours de la réunion d’une journée de lundi, les dirigeants devraient également ratifier un accord sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles et annoncer l’ouverture d’un campus du Collège d’Europe à Tirana.
Selon Simonida Kacarska, chercheuse et directrice du European Policy Institute, un groupe de réflexion basé en Macédoine du Nord, “on attend plus de déclarations que d’accords”.
“L’année dernière, il y avait quelque chose d’important sur la table : les accords de libre mobilité. Cette année, nous n’attendons pas grand-chose, espérons une surprise”, a-t-elle ajouté.
Le dernier rassemblement en date est le 9e sommet du processus de Berlin – lancé en 2014 par la chancelière allemande de l’époque, Angela Merkel – qui vise à promouvoir le dialogue politique, la coopération et la réconciliation entre six pays des Balkans occidentaux : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie.
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C’est également un espace pour favoriser des liens plus étroits avec l’Union européenne avec neuf États membres, dont la France et l’Allemagne, impliqués dans le sommet annuel.
La Hongrie, les Pays-Bas, la Roumanie et l’Espagne se joignent également cette année, à l’invitation du Premier ministre albanais Edi Rama.
La réunion de l’année dernière a débouché sur plusieurs accords sur la libre circulation et le séjour dans la région, ainsi que sur la reconnaissance des qualifications universitaires et de certaines qualifications professionnelles.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également annoncé un plan de soutien énergétique d’un milliard d’euros.
Tensions régionales
Pour Florian Bieber du groupe consultatif politique des Balkans en Europe, “le processus de Berlin au cours de la dernière décennie a produit de nombreux accords, mais peu de suivi”, a déclaré Florian Bieber du groupe consultatif politique des Balkans en Europe.
“A Vienne, en 2015, les ministres des Affaires étrangères des six pays ont signé une déclaration selon laquelle aucun différend bilatéral ne ferait obstacle au cheminement de l’UE”, a-t-il ajouté.
Mais bien qu’ils se soient engagés à résoudre leurs désaccords, les pays n’ont mis en place aucun mécanisme de surveillance, a déclaré Bieber, ce qui signifie que leurs différends « continuent de tourmenter la région ».
Au lendemain des récentes tensions, le gouvernement du Kosovo a déployé un vaste arsenal d’armes et d’équipements et a accusé le gouvernement de Belgrade de soutenir les hommes armés serbes lors d’affrontements dans le nord instable.
Visite d’État de Macron en Albanie
Le président serbe Aleksandar Vucic ne participera pas au sommet de cette année, mais prendra l’avion pour Pékin pour participer au Forum de la Ceinture et de la Route, où il doit signer un accord de libre-échange avec la Chine.
La Première ministre serbe Ana Brnabic sera toutefois présente au sommet de Tirana.
L’absence de Vucic est perçue par certains comme un signe clair d’un manque de bonne volonté, qui pourrait risquer d’isoler Belgrade sur la scène internationale.
“Nous avons beaucoup à faire”, a déclaré un conseiller du président français Emmanuel Macron, “avec des inquiétudes à la fois sur la Serbie et le Kosovo, ainsi que sur la Bosnie”.
Macron doit arriver à Tirana lundi soir pour une visite d’État officielle et restera en Albanie mardi pour des réunions bilatérales.
