Suite à la décision de la Cour suprême du Sénégal sur l’inéligibilité du chef de l’opposition Ousmane Sonko vendredi dernier, son parti Pastef a annoncé un autre candidat pour défier le président Macky Sall lors de la prochaine élection présidentielle.
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Le parti d’opposition Pastef a désigné dimanche Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti et bras droit d’Ousmane Sonko, comme son candidat au scrutin de février.
Vendredi, Sonko a été informé par la Cour suprême du Sénégal et par le tribunal de la CEDEAO au Nigeria qu’il ne pouvait pas être réinscrit sur les listes électorales.
Sonko, qui fait l’objet d’une série d’affaires judiciaires, a été reconnu coupable par contumace le 1er juin de corruption morale sur un jeune et condamné à deux ans de prison. Il a dénoncé le procès comme un complot visant à l’exclure des élections.
Fin juillet, il a été arrêté pour d’autres chefs d’accusation, notamment de fomentation d’insurrection, d’association criminelle avec un groupe terroriste et de mise en danger de la sécurité de l’État.
Profil similaire
“Parrainer Diomaye Faye, c’est parrainer Sonko”, ont déclaré les porte-parole de Pastef à leurs partisans, trois semaines seulement avant la date limite de parrainage.
Tout d’abord, nous nous excusons du retard accusé pour notre décision historique de ce jour et saluons la patience de l’ensemble du peuple sénégalais.
Bassirou Diomaye Diakhar Faye est le PROS, il est le PROJET, tout comme chacun d’entre nous.
Dès demain, lundi, envahissons le… pic.twitter.com/MxUNwa2Wa2
— El Malick NDIAYE (@elmaalignjaay) 19 novembre 2023
Comme Sonko, Bassirou Diomaye Faye est inspecteur des impôts, il a la quarantaine, et il est également derrière les barreaux.
Diomaye Faye est en détention depuis avril, après avoir été arrêté pour avoir publié un article critiquant le comportement des magistrats dans l’affaire de diffamation opposant Sonko au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
Poursuivi pour outrage à magistrat, diffamation et actes susceptibles de compromettre l’ordre public, son procès n’a pas commencé.
“Tant qu’il n’a pas été condamné, il est présumé innocent et peut parfaitement être candidat à la présidentielle”, a déclaré Maurice Soudieck Dione, chercheur en sciences politiques à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, au correspondant de RFI à Dakar.
Le parti a appelé ses partisans à rester mobilisés pendant les 111 jours à venir avant le scrutin prévu le 25 février 2024.
Pastef dispose actuellement de plus de 20 sièges à l’Assemblée nationale du Sénégal, alors qu’il en faut 13 pour valider une candidature à l’élection présidentielle.
Bataille juridique inachevée
Même si Pastef insiste sur le fait que toutes les voies juridiques n’ont pas été tentées pour blanchir Sonko, il encourage l’opposition à travailler entre-temps avec Diomaye Faye.
Mi-octobre, un juge de Ziguinchor, fief de Sonko, ville de la région de Casamance dont il est maire depuis janvier 2022, a ordonné sa réinscription sur les listes électorales pour le scrutin de février.
Mais le gouvernement a refusé de le réintégrer, suite à l’arrêt rendu vendredi par la Cour suprême, quelques heures seulement après qu’un tribunal régional d’Afrique de l’Ouest a rejeté ses allégations selon lesquelles l’État l’avait traité injustement.
Trois semaines pour faire campagne
A trois semaines de la fin de la campagne de parrainage, d’autres candidats se lancent également dans la course.
L’un d’eux est le militant Fadel Barro, qui a officiellement lancé sa campagne ce week-end.
Ancien coordinateur du mouvement citoyen Y’en a marre (“On en a marre”), Barro est désormais à la tête d’une coalition de la société civile “Jammi Gox Yi” (“paix des territoires” en wolof).
En janvier 2022, il se présente à la mairie de Kaolack avant une tentative infructueuse aux législatives de juillet 2022.
