Le Premier ministre grec a annoncé des projets visant à légaliser le mariage homosexuel et l'adoption, mais il n'a donné aucun délai pour une législation qui serait en contradiction avec l'Église orthodoxe de Grèce, qui exerce une influence significative.
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“Ce que nous allons légiférer, c'est l'égalité du mariage, ce qui signifie l'élimination de toute discrimination fondée sur l'orientation sexuelle”, a déclaré mercredi Kyriakos Mitsotakis à la chaîne de télévision publique ERT.
“Ce n'est pas quelque chose de révolutionnaire différent de ce qui s'applique dans d'autres pays européens.”
Mais il a déclaré qu'il s'abstiendrait de soumettre une proposition au cabinet, afin de permettre “à la discussion de mûrir dans la société”.
Opposition de l'Église
L'Église grecque orthodoxe s'oppose depuis longtemps à la légalisation du mariage homosexuel, et environ 80 à 90 % des 11 millions d'habitants du pays s'identifient comme grecs orthodoxes.
En décembre, le conseil d'administration de l'Église a publié une circulaire aux diocèses condamnant fermement le mariage et l'adoption entre personnes de même sexe.
« Aucune modernisation sociale ni aucun politiquement correct ne peuvent tromper le besoin naturel des enfants d’avoir un père et une mère », a-t-il déclaré.
Mais Mitsotakis a déclaré qu’il ferait pression pour les droits, car « les couples de même sexe ont des enfants, et ces enfants ne vont pas disparaître », et actuellement « n’ont pas les mêmes droits ».
Droits des enfants
La légalisation bénéficierait à « quelques enfants et couples », sans porter atteinte aux droits des autres Grecs, a-t-il déclaré.
Il a souligné que la législation autoriserait l'adoption mais pas la maternité de substitution, qui, selon les règles grecques en matière de procréation assistée, n'est autorisée que pour les femmes célibataires et les couples hétérosexuels – bien que les enfants déjà nés par maternité de substitution et élevés par des couples de même sexe auraient tous les droits.
Les médias grecs ont émis l'hypothèse que la législation serait présentée avant les élections du Parlement européen en juin.
Solution au contentieux
Près de la moitié des Grecs sont opposés à la légalisation du mariage homosexuel, avec seulement 35 pour cent en faveur, selon un sondage réalisé cette semaine par l'agence de sondage Alco.
Parmi les partisans du parti conservateur Nouvelle Démocratie de Mitsotakis, 60 pour cent s'opposent à cette mesure.
Le projet de loi devrait diviser le parti, avec moins de 100 de ses 158 législateurs susceptibles de le soutenir.
Mitsotakis a déclaré qu'il n'imposerait pas la discipline de parti et que les législateurs pourraient voter comme ils le souhaitent ou s'abstenir.
Soutien de gauche
La Grèce a légalisé les unions civiles pour les couples de même sexe en 2015, sous le précédent gouvernement de gauche Syriza, devenant ainsi l'un des derniers pays de l'Union européenne à le faire.
Mais si cette loi réglait les problèmes de propriété et d’héritage, elle ne prévoyait aucune disposition relative à l’adoption d’enfants.
C'est une question prioritaire pour Syriza, dont le leader, Stefanos Kasselakis, est gay et souhaite devenir parent de son mari américain par le biais d'une maternité de substitution.
(avec fils de presse)
